La cheffe de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) a exprimé mercredi sa « préoccupation face aux appels à la violence » contre sa structure dans l’Est de la République démocratique du Congo où les Casques bleus sont accusés de passivité par des populations. Bintou Keita exprime sa préoccupation face aux appels à la violence et à la haine qui se multiplient, dans les zones de Beni, Butembo et Lubero, contre les humanitaires et les institutions nationales et internationales, notamment la Monusco », indique un compte-rendu de la mission.
Les Nations Unies sont « attachées à la liberté d’expression, d’opinion et de manifestation pacifique et rappellent que ces dernières peuvent s’exercer de façon légitime hors de tout appel à la violence contre des individus ou des organisations », ajoute-t-on.
Lundi, les villes de Beni et Butembo dans la province du Nord-Kivu (Est, frontalière de l’Ouganda) ont été paralysées par un mouvement de grève générale, à l’appel des groupes de pression, pour protester contre les massacres des civils par les combattants présumés du groupe armé d’origine ougandaise Forces démocratiques alliées (ADF).
Il s’agissait de mettre « la Mission de l’Onu en RDC (Monusco) et les Forces armées de la RDC (FARDC) face à leur responsabilité à cause des massacres », avait déclaré Clovis Mutsuva, du mouvement Lutte pour le changement (Lucha).
La Monusco est « consciente des difficultés extrêmes auxquelles fait face la population dans le contexte d’une recrudescence des attaques contre les civils, notamment par les ADF », note le document.
Présente en RDC depuis 1999, la Monusco compte environ 15.000 militaires et policiers, avec un budget annuel avoisinant un milliard de dollars. Son travail est souvent critiqué et l’inefficacité d’une Brigade d’intervention rapide (FIB) de la Mission dans la région de Beni est régulièrement dénoncée. La Monusco estime que « la lutte contre les ADF requiert plus que jamais les efforts conjoints » de tous y compris le soutien de la population.
Les membres présumés de ce groupe sont accusés d’avoir tué plus 1.840 civils depuis avril 2017, d’après les experts du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST). Actuellement, ils sont considérés comme les plus violents parmi la centaine des groupes armés actifs dans l’Est de la RDC.
Source: La Libre Afrique