Deux gendarmes, deux soldats et quatre policiers ont été «mis aux arrêts» à la brigade territoriale de gendarmerie de Ndu, localité de la région en crise du Nord-Ouest, après la diffusion samedi 13 février d’une vidéo sur les réseaux sociaux montrant des violences commises par des membres des forces de défense et de sécurité camerounaise contre un civil. L’annonce a été faite par le ministère de la Défense (Mindef) dans un communiqué ce lundi 15 février. Ladite vidéo montre un jeune homme interrogé, puis battu par des éléments des forces de l’ordre le 11 février dernier à Ndu.
La victime, selon les premières investigations menées, a été identifiée comme Jean Fai Fungong, indique le chef de division de la communication du Mindef, le capitaine de vaisseau Cyrille Serge Atonfack Guemo, qui signe ce document. Il est soupçonné par l’armée d’être «un relais criminel et terroriste local». Des «enquêtes disciplinaires, administratives et judiciaires» prescrites par le haut commandement ont été ouvertes par les autorités administratives locales et les forces de défense et de sécurité.
Elles permettront «de préciser les contours de ces intolérables agissements, en rupture avec d’une part le respect des règles d’engagements, et d’autre part la protection des droits humains, principes cardinaux auxquels les éléments des forces de défense et de sécurité sont fermement astreints», affirme le porte-parole de l’armée.
Ce n’est pas la première fois qu’une vidéo montrant des exactions imputées à l’armée camerounaise est publiée sur les réseaux sociaux. La diffusion sur Internet, en juillet 2018, d’une vidéo virale montrant des hommes en uniforme militaire exécutant deux femmes soupçonnées de liens avec Boko Haram, ainsi que leurs enfants, avait suscité un vif émoi dans le pays. Les faits remontaient à l’année 2015.
L’enquête ouverte à la suite de la publication de cette vidéo avait abouti à l’interpellation de sept soldats. Quatre d’entre eux seront reconnus coupables et condamnés à 10 ans de prison ferme.
Alors que l’armée est régulièrement accusée de violations de droits de l’Homme, le gouvernement a promis de veiller à ce que les exactions perpétrées par les membres des forces de défense et de sécurité «fassent systématiquement l’objet d’enquêtes et aboutissent le cas échéant à des sanctions appropriées».
Source: Unvestir Au Cameroun