L’Angola célébrait ce jeudi les 60 ans du début de la révolution contre la domination coloniale portugaise. À cette occasion et pour dénoncer les difficultés économiques et les violences policières, la société civile a manifesté à Luanda, la capitale. Manifestation non autorisée et réprimée par la police. Depuis plusieurs mois, les forces de sécurité ont violemment dispersé des manifestations antigouvernementale et samedi dernier, elles ont ouvert le feu sur des membres d’un mouvement séparatiste dans la ville de Cafunfo à plus de 700 km à l’est de Luanda.
Les organisateurs de la manifestation ont été brutalement arrêtés dès le matin. Ils ont été emmenés vers un lieu inconnu. Mais, Dieu merci, on a réussi à les retrouver. Pendant ce temps-là, nous, on a continué à manifester, puis en fin d’après-midi la police a commencé à lancer des gaz lacrymogènes pour nous disperser. On a quand même décidé, d’essayer de se rassembler encore pour avancer vers notre objectif, c’est-à-dire le palais présidentiel. Là, la répression a repris, quatre jeunes ont été blessés par balle, beaucoup d’autres ont été passés à tabac. Je viens juste de rentrer d’un hôpital à Luanda où l’un des blessés par balle avait été admis, mais malheureusement la balle ne lui a pas encore été enlevée. Les médecins ne voulaient pas s’en charger, ils craignent d’être associés à la contestation. Il y a eu des arrestations, mais je ne sais pas combien. Des collègues ont aussi reçu des menaces de mort. Après ce qui s’est passé à Cafunfo, la population, ici à Luanda, a peur de connaître une répression encore plus dure.
Source: Rfi