Un bilan mitigé, voire négatif. Dix ans après la vague populaire qui a traversé le monde arabe, les désillusions sont nombreuses. Mais la dynamique de changement est toujours là.
Voilà bientôt dix ans que Mohamed Bouazizi s’immolait en Tunisie et que la révolution du Jasmin allait enflammer le monde arabe en ouvrant la voie à de nombreux processus révolutionnaires, avec l’espoir d’une démocratisation de ces sociétés.
Malheureusement, il n’en a rien été, globalement. Certains pays ont certes fini par y parvenir, dans la douleur et avec fracas. D’autres ont basculé dans la guerre, ou sont revenus à une stabilité autoritaire, soutenue le plus souvent par des puissances régionales.
Le prix de la révolution
La Syrie et la Libye, comme le Yémen, ont payé le prix fort de la révolution avec un dirigeant qui tient toujours après huit années de guerre, un autre tué en 2011 et dont le pays se déchire depuis. Quant au Yémen, le pays connaît une dramatique catastrophe humanitaire depuis que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis se sont mis en tête d’en déloger les rebelles houthis, soutenus par l’Iran.
D’autres pays ont fait mine de promettre à leurs peuples un changement démocratique qui n’est resté que de façade, comme en Algérie, après des mois de Hirak. Certains laissent encore un peu d’espoir, comme au Soudan ou en Irak pendant que d’autres sont plongés dans le désespoir comme le Liban, au bord de la ruine politique et économique.
Source: Jeune Afrique