Il avait créé dans les années 1990 Le Républicain, l’un des premiers titres de presse au Niger. Un média dont il est resté directeur de publication jusqu’à sa mort lundi à Niamey, et autour duquel il avait bâti une entreprise de presse en créant la Nouvelle imprimerie du Niger, l’une des plus grandes en Afrique de l’Ouest.
La presse nigérienne rend hommage à un journaliste professionnel, un défenseur des droits de l’homme et de la démocratie.
Tam-Tam Info salue un journaliste « très rigoureux et responsable, [qui] signait lui-même ses éditoriaux engagés et passionnés. Sa mort laissera un grand vide difficile à combler ». NigerInter rend hommage à « un grand journaliste, républicain dans l’âme, défenseur des droits humains ».
Sur les réseaux sociaux, ses confrères témoignent. Un journaliste nigérien Laouali Aminou, écrit : « plusieurs fois, nous avions publié le journal Alternative “à crédit” parce que Mamane Abou croyait aux valeurs que nous défendons. »
Mamane Abou était militant du parti au pouvoir, mais il n’hésitait pas à critiquer et dénoncer des pratiques de corruption, ce qui lui a valu d’être emprisonné plusieurs fois pour son engagement. Sa dernière enquête, parue en 2019, mettait à jour le détournement des fonds alloués à la lutte contre le terrorisme au ministère de la Défense.