« L’un de nos malheurs est d’avoir été colonisé par un petit pays, de taille similaire à celle du Rwanda, qui a divisé le Rwanda pour l’adapter à sa propre taille. […] Il est ironique que les responsables du problème soient ceux-là mêmes qui réclament des sanctions contre le Rwanda », a déclaré Paul Kagame.
Il a déclaré que les pays occidentaux imposaient des sanctions à Kigali à la demande de la Belgique. Kagame a réaffirmé que le Rwanda n’avait pas déclenché la guerre dont on l’accuse, mais qu’il ferait face aux arrière-pensées qui la sous-tendent.
« Si le Rwanda doit être blâmé pour les problèmes créés par des pays qui ne veulent pas s’occuper de leur population, nous n’avons pas d’autre choix que de nous battre. Lorsque les ressources sont limitées, nous nous appuyons sur une volonté et un courage implacables pour nous défendre », a déclaré le président.
Paul Kagame a appelé les Rwandais à rester résistants malgré les défis extérieurs, à construire l’unité et à maintenir la paix avec les autres pays par le biais du respect mutuel.
En février de cette année, le Rwanda a suspendu sa coopération au développement avec la Belgique en raison de sanctions unilatérales et d’accusations de soutien aux rebelles du Mouvement du 23 mars (M23). Le ministère des Affaires étrangères du pays africain a déclaré que la Belgique, aux côtés de la RDC, a mené « une campagne agressive, viant à saboter l’accès du Rwanda au financement du développement, y compris auprès des institutions multilatérales ».
Depuis 2021, le Mouvement du 23 mars (M23) s’est emparé de vastes pans de territoire dans l’est de la RDC, forçant des milliers de personnes à quitter leur foyer et provoquant une crise humanitaire. La RDC et l’ONU accusent le Rwanda de soutenir le M23 en lui fournissant des armes et en déployant des troupes dans la province du Nord-Kivu. Kigali dément ces accusations, affirmant prendre des mesures défensives uniquement, et accuse à son tour le Congo de soutenir les combattants des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Tel que rapporté le 27 janvier, les rebelles du M23 se sont emparés de Goma, la plus grande ville de la province du Nord-Kivu. Toutefois, les autorités de la RDC ont déclaré par la suite que la ville était partiellement sous le contrôle des forces gouvernementales. Le 28 janvier, des manifestations devant l’ambassade des États-Unis et des appels de la population de Kinshasa à une coopération accrue avec la Russie ont été signalés. Le 14 février, les rebelles ont réussi à occuper la ville de Bukavu dans la province du Sud-Kivu ; le 15 février, les forces armées de la RDC ont repris le contrôle de la ville. Cependant, dès le 16 février, Kinshasa affirme que l’armée rwandaise et ses alliés se sont infiltrés à Bukavu.