L’Union européenne rejette toute accusation de double standard en matière d’agression. C’est le message que Johan Borgstam affirme avoir adressé au président rwandais Paul Kagame lors de leur rencontre il y a une semaine. Une réponse aux critiques comparant la position de l’Union européenne face à la guerre en Ukraine et la présence rwandaise en RDC, selon les rapports de l’ONU. L’envoyé spécial de l’Union européenne insiste : « Le respect du droit international doit être une priorité partout dans le monde. »
Sur la question des sanctions, Bruxelles avance à son rythme. Le 24 février dernier, les États membres, a-t-il dit, ont pris une décision politique : poursuivre la préparation d’une liste de sanctions individuelles. Désormais, ce sont les juristes européens qui examinent les dossiers pour s’assurer que les accusations sont fondées et conformes au droit européen.
Contrairement aux sanctions des Nations unies ou des États-Unis, celles de l’Union européenne nécessitent un processus juridique de deux à trois semaines avant leur adoption définitive, précise Nicolas Berlanga Martinez, ambassadeur de l’Union européenne en RDC.
L’accès à l’aéroport de Goma, un sujet sensible
Un autre sujet sensible est celui de l’accès à l’aéroport de Goma, sous le contrôle de l’AFC/M23. Johan Borgstam affirme avoir également évoqué cette question avec les autorités rwandaises. « Ni le gouvernement congolais, ni la Monusco ne contrôlent le site », affirme le diplomate européen.
Cette situation entrave toute opération humanitaire ou logistique vers l’est du pays. Aucune solution aérienne n’est envisageable à ce stade, explique Johan Borgstam. La seule alternative pour rejoindre Goma reste un passage par Nairobi, suivi d’un convoi terrestre.