France : Marine Le Pen s’oppose à l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan et à l’Union européenne

- La présidente du groupe parlementaire Rassemblement national a qualifié le soutien à la double adhésion de l'Ukraine à l'Otan et à l'Union européenne, soit de "tromperie, soit de "risque majeur pour la Paix et nos intérêts"

La présidente du groupe parlementaire Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale française, Marine Le Pen s’est opposée, lundi, à l’adhésion de l’Ukraine à l’Alliance du traité Atlantique nord (Otan) et à l’Union européenne.

Marine Le Pen s’exprimait lundi soir à l’Assemblée nationale, à l’occasion d’un débat tenu à la suite d’une déclaration du Gouvernement sur l’Ukraine.

“Nous ne pouvons pas promettre à l’Ukraine une adhésion à l’Otan, alors que nous savons que cette option était une justification à l’agression russe. De même, l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne va incontestablement à l’encontre de nos intérêts”, a-t-elle déclaré, rappelant que les Etats-Unis ont récemment tranché la question en rejetant catégoriquement toute éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’Otan.

Ainsi, “le soutien à cette double adhésion apparaît soit comme une tromperie, soit comme un risque majeur pour la Paix et nos intérêts”, a-t-elle déduit.

Elle a par ailleurs insisté que le soutien à l’Ukraine doit être “basé sur des faits (…) que sur des emportement, des émotions (…)”.

“Il est incontestable que nous devons soutenir l’Ukraine pour qu’elle reste souveraine et libre. Mais nous devons le faire avec réalisme et en gardant à l’esprit nos propres intérêts nationaux”, a-t-elle martelé.

Le débat sans vote, organisé lundi à l’Assemblée nationale, intervient dans un contexte de tensions et de divergences, notamment entre les Etats-Unis et nombreux pays européens, quant à la poursuite de l’aide à l’Ukraine, face à l’offensive russe qui dure depuis plus de trois ans.

Pour rappel, le 24 février 2022, la Russie avait lancé une offensive militaire contre son voisin ukrainien, lui reprochant ses ambitions d’adhésion à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan).

Au cours de trois ans d’hostilités, la Russie a réussi de prendre le contrôle de nombreux territoires situés dans l’est ukrainien, malgré les sanctions dont elle a fait l’objet et l’aide substantielle des pays occidentaux à Kiev, aussi bien au niveau militaire, que financier, diplomatique et humanitaire.

Cette assistance occidentale est aujourd’hui remise en question, notamment après le retour, le 20 janvier dernier, de Donald Trump à la Maison Blanche, pour un mandat de 4 ans. Des divergences sont même apparus dans les rangs des pays européens quant à la poursuite de l’effort militaire, sans les Américains, en faveur de l’Ukraine.

Pour le président américain, cette guerre n’aurait jamais dû avoir lieu, d’où sa démarche vers une normalisation des relations avec Moscou et sa volonté de mettre fin au conflit.

Trump a reçu le président Zelensky au Bureau ovale, vendredi dernier, lui expliquant qu’il n’a aucune carte en main et lui demandant de signer un accord sur les minerais rares en contrepartie d’un accord de paix avec la Russie et d’un soutien militaire conséquent.

La réunion a tourné en un clash historique entre les deux dirigeants et Zelensky a quitté les Etats-Unis sans rien signer, misant sur le soutien européen.

Les 27 pays de l’Union européenne devraient se réunir en sommet extraordinaire, le 6 mars à Bruxelles, pour débattre de cette programmation.