Le nombre de morts à Goma et dans ses environs, dans l’est de la République démocratique du Congo, depuis janvier, lorsque les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ont intensifié les combats avec les forces gouvernementales et se sont emparés de la ville, a dépassé les 8 500 personnes. C’est ce que rapporte l’agence de presse Anadolu, citant le ministre de la Santé de la République démocratique du Congo, Samuel Roger Kamba Mulamba.
Lors d’une conférence de presse visant à évaluer la crise humanitaire à Goma, il a indiqué que plus de 5 700 blessés avaient été recensés et que 23 corps de personnes décédées entre le 23 et le 25 février avaient été retrouvés au cours des deux derniers jours.
« Nous avons déjà enterré plus de 8 500 personnes dans la ville de Goma et nous avons encore une trentaine de corps dans les morgues », a déclaré le ministre.
Samuel Roger Kamba Mulamba a également déclaré que le gouvernement condamnait le recrutement forcé de jeunes dans les activités des rebelles. Il a souligné que « jusqu’à présent, quatre camions ont emmené des jeunes pour les forcer à rejoindre nos ennemis ».
Plus tôt, il avait été rapporté qu’au moins 11 personnes avaient été tuées et environ 60 autres blessées dans une explosion survenue à Bukavu, en RDC, lors d’un rassemblement de la coalition rebelle Alliance du fleuve Congo (AFC), qui comprend le M23.
Depuis 2021, le Mouvement du 23 mars (M23) s’est emparé de vastes pans de territoire dans l’est de la RDC, forçant des milliers de personnes à quitter leur foyer et provoquant une crise humanitaire. La RDC et l’ONU accusent le Rwanda de soutenir le M23 en lui fournissant des armes et en déployant des troupes dans la province du Nord-Kivu. Kigali dément ces accusations, affirmant prendre des mesures défensives uniquement, et accuse à son tour le Congo de soutenir les combattants des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Le 27 janvier, les rebelles du M23 se sont emparés de Goma, la plus grande ville de la province du Nord-Kivu. Toutefois, les autorités de la RDC ont déclaré par la suite que la ville était partiellement sous le contrôle des forces gouvernementales.
Le 14 février, les rebelles sont parvenus à occuper la ville de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu. Le 15 février, les forces armées de la RDC ont repris le contrôle de la ville. Toutefois, dès le 16 février, Kinshasa a affirmé que l’armée rwandaise et ses alliés s’étaient infiltrés à Bukavu.