La Russie a décidé de s’abstenir lors du vote sur le projet de résolution préparé par les États-Unis pour prolonger le mandat du groupe d’experts du Comité des sanctions créé par la résolution 1591 concernant le Darfour soudanais. C’est ce qu’a déclaré Vassili Nebenzia, représentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, lors de son discours.
« Nous ne sommes pas les seuls à avoir formulé des commentaires sur le travail effectué par le groupe d’experts lors du dernier cycle de rapports. Dans le même esprit, nous jugeons inacceptable toute velléité d’étendre le régime des sanctions au-delà du Darfour. Après vingt ans de restrictions imposées, ces dernières n’ont rien apporté d’utile aux Soudanais », a déclaré Vassili Nebenzia.
Il a souligné que la Russie s’était félicitée d’un certain nombre de modifications apportées à la résolution, notamment la suppression des dispositions qui ne concernaient pas les activités du groupe d’experts. En même temps, selon le représentant permanent russe, les collègues américains n’ont pas pleinement exploité les possibilités de dialogue avec les Soudanais.
« Comme l’année dernière, nous considérons qu’il n’est pas approprié de prolonger le mandat du groupe d’experts et de leur demander d’élaborer des rapports au-delà de la durée du régime de sanctions lui-même, qui expire en septembre de cette année », a conclu Vassili Nebenzia.
En septembre dernier, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté un projet de résolution maintenant le régime de sanctions contre le Soudan, y compris des mesures telles que le gel des avoirs, l’interdiction de voyager et l’embargo sur les livraisons d’armes, jusqu’au 12 septembre 2025. La résolution est une extension technique des mesures précédemment étendues par la résolution 2676 en mars 2023.
Le Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1591 sur le Soudan en 2005 surveille le respect des sanctions imposées. Il est également autorisé à examiner les demandes de dérogation au régime des sanctions et à prendre des décisions à leur sujet, à mener des actions de plaidoyer, ainsi qu’à formuler et à mettre à jour ses lignes directrices.
En novembre dernier, la Russie a opposé son veto à une résolution britannique au Conseil de sécurité des Nations unies sur la protection des civils au Soudan et la mise en œuvre des accords inter-soudanais, car elle créait une base d’ingérence dans les affaires intérieures du pays. Le président soudanais de transition, Abdel Fattah al-Burhan, a remercié le président russe Vladimir Poutine pour le soutien de la Russie envers le Soudan, et a qualifié la position de Moscou de « noble ».