Londres qualifie l’occupation de Goma de “violence inacceptable” contre la RDC

David Lammy, secrétaire d'État britannique, a qualifié lundi l'occupation de Goma par les rebelles du M23, présumés soutenus par le Rwanda, de « violation inacceptable » de la souveraineté de la RDC.

le secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, David Lammy.

L’occupation de la ville de Goma, dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), par les rebelles du M23, supposément soutenus par les Forces de Défense rwandaises (RDF), constitue une « violation inacceptable » de la souveraineté de la RDC, a déclaré, lundi, le secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères, David Lammy.

Il a précisé avoir échangé la semaine dernière avec des partenaires du Congo, du Kenya, du Rwanda et d’Afrique du Sud, soulignant l’importance d’un accès humanitaire et de l’engagement dans les processus de paix menés en Afrique.

« Il ne peut y avoir de solution militaire », a-t-il écrit sur X.

Plus tôt dimanche, le G7 a condamné l’offensive du M23 dans l’est de la RDC, a demandé aux rebelles et à l’armée rwandaise de cesser leur offensive dans toutes les directions et a appelé à la « protection urgente des civils ».

Le groupe, qui serait soutenu par le Rwanda, a lancé une offensive majeure la semaine dernière et a ensuite affirmé avoir capturé Goma. Le Rwanda nie soutenir les rebelles.

L’offensive a exacerbé la crise humanitaire en cours, entraînant des pénuries alimentaires et d’eau, ainsi que des déplacements massifs de populations, selon les rapports des Nations unies et des autorités locales.

Pour rappel, le Mouvement du 23 Mars (M23) a été créé en 2012 par des militaires dissidents de l’armée congolaise. Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les Casques bleus de la MONUSCO. Cependant, le M23 a repris les armes en 2022, s’emparant de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, située à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda.

Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir activement le M23 pour accéder aux richesses minières de la région. Ces accusations sont étayées par des rapports d’agences onusiennes, qui pointent un appui militaire rwandais au mouvement rebelle. Pour la RDC, le M23 est un groupe “terroriste” et toute forme de négociation est catégoriquement rejetée.

Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s’étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises.

Pour le Rwanda, le M23 représente une menace pour sa sécurité intérieure. Kigali accuse la RDC de collaborer avec des groupes armés, notamment les miliciens Wazalendo et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), considérés comme responsables du génocide rwandais. Ces alliances, selon Kigali, s’inscriraient dans une stratégie visant à renverser le gouvernement rwandais.