RDC : près de 800 morts et 3000 blessés lors des combats à Goma (officiel)

Les autorités de la République démocratique du Congo ont dressé un bilan près de 800 et quelque 2880 blessés lors de combat ayant opposé l’armée congolaise (et ses alliés Wazalendo) aux rebelles du M23 (mouvement du 23 Mars), à Goma, principale ville de l’Est congolais.

« En quatre jours, nous avons déploré plus de 773 morts dans les structures de soins. Nous ne comptons pas les blessés et les morts qui ne sont pas arrivés dans les structures de soins », a déclaré samedi soir lors d’une conférence de presse à Goma, Samuel Roger Kamba, ministre congolaise de la Santé publique et de l’Hygiène.

Ces chiffres bien qu’importants « sont provisoires » car ne prennent pas en compte « les corps ramassés dans les rues ou les blessés qui ont été soignés en dehors des structures sanitaires de l’Etat », a ajouté le ministre affirmant toujours avoir le contrôle de son secteur grâce aux fonctionnaires restés sur place, aux médecins des hôpitaux et la Croix-Rouge.

Goma a été un champ de bataille « avec des chars rwandais, des tirs d’armes lourdes et légères sur des civils », a déclaré le porte-parole du gouvernement congolais Patrick Muyaya, affirmant que « l’horreur qui a été vécu à Goma est intolérable ».

Les rebelles ont émis des « tirs aveugles » car « malmenés » par l’armée et ses alliés (Wazalendo), a ajouté Muyaya.

Le gouvernement a lancé, jeudi à Kinshasa, une campagne de collecte de sang pour soigner les blessés. « Nous avons besoin d’au moins 5000 poches de sang » mais n’en disposons qu’un peu plus de 1200 à ce jour, a indiqué le ministre de la Santé. Ces donations précieuses destinées aux hôpitaux de Goma devraient être acheminées par la Croix-Rouge ou le comité international de la Croix-Rouge (CICR), a-t-il expliqué.

Les deux autorités ont affirmé que la reconquête de Goma se prépare alors que les nouveaux maîtres des lieux (M23) ont promis d’y rester longtemps avec l’objectif de marcher sur la capitale Kinshasa à plus de 2000 Km.

La RDC a adressé, samedi, une lettre à Arsenal FC, au Paris Saint-Germain et au FC Bayern Munich, leur demandant de mettre fin à leurs partenariats « entachés de sang » avec « Visit Rwanda » après l’occupation de vastes régions de l’est de la RDC par les troupes rwandaises.

Pour rappel, après plusieurs semaines de combat entre les Forces armées de la RDC (Fardc) et les rebelles du M23, ces derniers ont pris le contrôle de la ville de Goma, suscitant la colère des Congolais qui sont descendus dans la rue pour exprimer leur soutien à leur armée et déplorer la position passive des puissances internationales à l’égard de cette agression.

Le Mouvement du 23 Mars (M23) avait été créé en 2012 par des militaires dissidents de l’armée congolaise. Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Fardc, appuyées par les Casques bleus de la Monusco. Cependant, le M23 a repris les armes en 2022, s’emparant de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, située à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda.

Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir activement le M23 pour accéder aux richesses minières de la région. Ces accusations sont étayées par des rapports d’agences onusiennes, qui pointent un appui militaire rwandais au mouvement rebelle. Pour la RDC, le M23 est un groupe “terroriste” et toute forme de négociation est catégoriquement rejetée.

Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s’étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises.

Pour le Rwanda, le M23 représente une menace pour sa sécurité intérieure. Kigali accuse la RDC de collaborer avec des groupes armés, notamment les miliciens Wazalendo et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), considérés comme responsables du génocide rwandais. Ces alliances, selon Kigali, s’inscriraient dans une stratégie visant à renverser le gouvernement rwandais.