Réimaginer les relations entre l’Afrique et l’Europe : 140 ans après la conférence de Berlin

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Alors que le monde est aux prises avec une dynamique géopolitique en pleine évolution, les relations entre l’Afrique et l’Europe subissent une transformation significative. Le récent symposium organisé en Allemagne pour commémorer le 140e anniversaire de la conférence de Berlin est un rappel poignant des complexités historiques qui façonnent les interactions actuelles entre ces deux régions.

La conférence de Berlin de 1884-85, qui a facilité le partage de l’Afrique entre les puissances européennes, a laissé un héritage de méfiance et de disparité économique qui continue d’influencer les relations contemporaines. En réponse à ce contexte historique, les dirigeants africains et européens s’efforcent aujourd’hui d’établir un partenariat fondé sur le “respect mutuel”, les “valeurs partagées” et les “objectifs communs”. Ce changement vise à dépasser la mentalité coloniale qui a historiquement caractérisé les relations entre l’UE et l’Afrique.

Le ministre togolais des affaires étrangères, Robert Dussey, a souligné l’importance de créer un nouveau récit au cours du symposium. Il a appelé à une approche collaborative qui donne la priorité aux perspectives africaines et aux programmes de développement, en s’éloignant des cadres paternalistes qui ont souvent dominé les partenariats précédents. Les discussions ont mis en évidence les principaux domaines de coopération, notamment la “paix et la sécurité”, le “développement durable” et l'”action climatique”, qui sont tous essentiels pour relever les défis mondiaux communs.

Le partenariat renouvelé est également soutenu par des initiatives telles que le « paquet d’investissement Afrique-Europe », qui vise à mobiliser 150 milliards d’euros en faveur d’une croissance et d’un développement durables. Cet investissement n’est pas seulement financier, il représente un engagement à favoriser des relations à long terme qui permettent aux nations africaines de prendre en main leur trajectoire de développement.

Malgré ces évolutions positives, des défis subsistent. Les griefs historiques, les asymétries économiques et les priorités divergentes compliquent encore les efforts en vue d’une véritable collaboration.

Le prochain sommet UE-Union africaine de 2025 devrait être déterminant pour consolider ce nouveau cadre de partenariat tout en réévaluant les stratégies visant à garantir que les deux parties sont alignées sur leurs objectifs pour un avenir durable.