L’Allemagne a récemment accueilli un important symposium pour commémorer le 140e anniversaire de la conférence de Berlin, un événement qui a eu des implications durables pour l’Afrique et l’Europe. L’événement a été ouvert par le ministre togolais des affaires étrangères, Robert Dussey, sous les auspices de la KFW Bank et de la Maison de l’Afrique en Allemagne. Cette rencontre visait à encourager une réflexion approfondie sur le contexte historique de la conférence de Berlin et son impact sur les relations africaines et européennes contemporaines.
La Conférence de Berlin, qui s’est tenue du 15 novembre 1884 au 26 février 1885, a été orchestrée par le chancelier allemand Otto von Bismarck et a réuni des représentants de quatorze pays. Elle a officialisé la “ruée vers l’Afrique”, en établissant des protocoles pour la colonisation et le commerce européens sur le continent. Le document final de la conférence, connu sous le nom d’Acte général de Berlin, a facilité le partage de l’Afrique entre les puissances européennes, souvent sans tenir compte des cultures indigènes ou des structures politiques existantes.
Dans son allocution d’ouverture, le ministre Dussey a souligné la nécessité d’un dialogue sincère et d’un respect mutuel dans l’élaboration des futures politiques européennes à l’égard de l’Afrique. Il a exprimé l’espoir que ce symposium serve de catalyseur pour des échanges continus visant à construire un partenariat plus équitable entre les deux régions. L’ancienne présidente libérienne *Ellen Johnson Sirleaf* a notamment prononcé un discours poignant, soulignant l’importance de l’éducation et de la formation pour la paix et la prospérité de l’Afrique.
Le symposium a rassemblé des décideurs d’Allemagne, d’Afrique et d’Europe, ainsi que des représentants du monde universitaire, des affaires et de la société civile. Les participants ont discuté de l’importance historique de la conférence de Berlin et de son héritage colonial, dans le but de créer une compréhension commune susceptible de renforcer les partenariats entre l’Afrique et l’Europe à l’avenir.
Malgré son poids historique, la sensibilisation aux implications de la conférence de Berlin reste limitée dans l’opinion publique et la politique allemandes. Le symposium a cherché à combler cette lacune en encourageant une mémoire collective qui reconnaisse les injustices du passé tout en ouvrant la voie à un avenir plus coopératif.