Le président tchadien boycotte le sommet de la Cemac de ce 16 décembre à Yaoundé

Paul Biya et Mahamat Deby

Le jeune Maréchal Mahamat Idriss Deby Itno, s’est fait représenté par Tahir Hamid Nguilin, Ministre d’État, Ministre des Finances, du Budget, de l’Économie et de la Coopération.

Yaoundé, la capitale politique du 237 (Cameroun) accueille ce lundi 16 décembre 2024, un sommet extraordinaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Ceci, avec une absence significative, c’est celui du président tchadien. Le nouveau Marechal ne fera pas le déplacement.

Il sera représenté à ces assises par Tahir Hamid Nguilin, Ministre d’État, Ministre des Finances, du Budget, de l’Économie et de la Coopération, du Tchad. Ce dernier est arrivé ce dimanche en fin d’après-midi à Yaoundé. Difficile pour le moment de connaitre les raisons de ce boycott pour un sommet aux enjeux importants pour la sous-région Afrique centrale.

L’affaire Savannah Energy

Le Tchad et le Cameroun ont eu des brouilles diplomatiques ces derniers mois, notamment, dans le cadre de l’affaire Savannah Energy. En effet, la société britannique devenue membre du consortium Cotco, (la société d’exploitation du pétrole tchadien), grâce au rachat des parts d’Exxon Mobil, avait vendu, le 19 avril, 10% de ses actions à la société camerounaise de raffinage SNH, ce qui a créé une crise diplomatique entre le Tchad et son voisin le Cameroun.Ndjamena avait dû rappeler son ambassadeur pour consultation. Mais moins d’une semaine après ce rappel, Yaoundé avait dépêché le secrétaire général de la présidence à N’Djamena pour rencontrer le dirigeant tchadien. A l’issue de la rencontre, l’émissaire camerounais avait reconnu que « certains malentendus » ont été dissipés. Ndjamena dépend à 100

% du Cameroun pour l’exportation de son pétrole, qui transite par une base flottante à Kribi, dans le sud du pays, via un oléoduc de plus de 1 000 kilomètres construit entre les deux pays.

Abbas Tolli

Autre fait marquant, nous sommes à deux mois, du délai de dépôt des candidatures à l’élection du nouveau président de la Banque Africaine de Développement (BAD), les sources annoncent une candidature camerounaise. En l’occurrence celle du Dr Albert Zeufack. Jusqu’ici, Paul Biya n’a « toujours pas donné son accord pour l’entrée en campagne de cet économiste camerounais », note une source. Néanmoins, l’on apprend que le ministère des Affaires extérieures a mis sur pied un plan de campagne.

Aussi, cette proposition du gouvernement intervient suite aux doutes du Cameroun sur les capacités du candidat Abbas Tolli du Tchad d’être élu à la tête de la BAD. Malgré le soutien qu’il a obtenu des chefs d’Etat de la Communauté des Etats de l’Afrique Centrale (Cemac). « Sauf que cette situation va empêcher le Cameroun et plus globalement l’Afrique centrale de décrocher un poste d’une telle envergure. Le candidat du Tchad, Abbas Tolli ne faisant pas l’unanimité y compris en Afrique Centrale, le Cameroun aurait pu jouer sa carte », souligne un observateur sur la question.