La dépendance de plusieurs Etats africains à l’égard de quelques produits de base exportés rappelle la nécessité d’une plus grande diversification des économies du continent.
Une grande diversité économique donnera lieu à la multiplication les secteurs d’activités dont dépend l’économie, réduisant ainsi la vulnérabilité des pays aux chocs extérieurs.
Ce qui d’ailleurs est prévu dans les Objectifs de développement durable (ODD) précisément l’ODD N°9 du Programme 2030 des Nations Unies, qui est de « bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation ».
Un objectif majeur qui touche trois aspects importants du développement durable : l’infrastructure, l’industrialisation et l’innovation.
Comme l’a souligné la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique , “L’ODD 9 est l’un des objectifs les plus cruciaux pour l’appui apporté à l’Afrique centrale et de l’Est dans leur ambition de développement et de transformation rapides, par des capacités de production accrues notamment grâce à l’innovation”.
La mise en œuvre rapide des solutions de recherche et d’innovation pour accélérer la diversification économique constitue un impératif, une urgence pour les régions de l’Afrique centrale et de l’Est car il est important de se doter d’une politique claire, déterminée et volontariste d’appropriation des technologies, utiles au processus d’industrialisation.
Au regard des grands défis, les Bureaux sous-régionaux de la CEA pour l’Afrique Centrale et l’Afrique de l’Est organiseront pour la troisième année consécutive leur session conjointe du Comité intergouvernemental des hauts fonctionnaires et experts (CIE ) qui se tiendra du 15 au 18 octobre 2024, à Yaoundé au Cameroun, sous le thème «Mise en œuvre rapide des solutions de recherche et d’innovation pour accélérer la diversification économique en Afrique Centrale et de l’Est».
AXES MAJEURS DU CIE 2024
La réunion du CIE délibérera de manière spécifique sur les points suivants :
“- Quels sont les enjeux et défis majeurs liés au renforcement des capacités technologiques des pays d’Afrique centrale et de l’Est dans leur quête continue d’industrialisation et de développement en tant qu’économies compétitives, créatives, prospères et résilientes ?
– Alors que certains pays ont des capacités technologiques faibles voire inexistantes, d’autres présentent un potentiel ou disposent déjà de capacités technologiques adéquates pour s’industrialiser, voire se réinventer pour entamer une trajectoire de diversification économique verte : comment faciliter le transfert de connaissances entre pays et créer ainsi un environnement propice à l’établissement de plateformes régionales de collaboration efficace ?
– Quels rôles peuvent jouer la pénétration croissante d’Internet et la diffusion rapide des technologies numériques à travers les pays dans l’augmentation de la capacité technologique des pays africains ?
– Quelle est l’interdépendance entre le développement technologique et industriel des pays africains, et comment le commerce régional intra- africain peut-il favoriser cette interdépendance ? Quels sont les rôles potentiels de la promotion des chaînes de valeur régionales à fort potentiel et de la ZLECAf à cet égard ?
– Comment stimuler l’industrialisation en accélérant la diffusion de la diversité technologique et en favorisant la collaboration régionale ?
– Quelles initiatives, approches, politiques et stratégies concrètes ont été adoptées pour soutenir les entreprises industrielles d’Afrique centrale et de l’Est opérant dans divers secteurs (pétrole, bois, mines, matériaux de construction, agro-industrie, etc.) à former des pôles, réseaux et plateformes ou clusters innovants, favorisant ainsi l’émergence de projets conjoints de recherche et d’innovation, pour éventuellement constituer des hubs de recherche et d’innovation interconnectés à l’échelle régionale (Poly Hubbing Africa (XHA), etc.) ?
– Quels scenarii considérer et trajectoires emprunter pour relever le défi de l’innovation pour passer du statut d’économies en mode de rattrapage technologique continue à celui d’économies, compétitives, résilientes, créatives et prospères ?”
Un rendez-vous de haute envergure qui regroupera des personnalités de haut renom, autorités administratives, experts de haut vol, spécialistes de la communication afin de contribuer véritablement à la transformation des économies africaines.
Rappelons qu’une conférence de presse s’est tenue le vendredi 04 octobre en vue de présenter les grandes opportunités de cette rencontre.
A PROPOS DU CIE
Le Comité intergouvernemental des Hauts fonctionnaires et d’Experts (CIE) est l’organe de supervision des activités des Bureaux sous-régionaux (BSR) de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA). Il constitue un forum d’échange entre les experts originaires des Etats membres, des communautés économiques régionales, et de leurs institutions spécialisées, le secteur privé, les chercheurs, la société civile et les autres partenaires techniques et financiers. Le CIE se réunit tous les ans pour définir et contrôler la mise en œuvre du programme de travail des BSR et discuter des principaux enjeux et défis liés au développement économique et social de chaque sous-région en vue de formuler des recommandations appropriées pour y faire face.
Céleste KAPEN
