Niger : la coopération militaire ne peut se poursuivre en raison d’un « manque de crédibilité », selon un rapport de Berlin.

A German Airforce plane is seen on the tarmac of the Diori Hamani airport in Niamey on September 22, 2023. (Photo by AFP)

La ministre allemande des affaires étrangères, Annalena Burbock, a déclaré mardi soir (16 juillet) depuis Abidjan qu’il était « impossible » de poursuivre la coopération militaire au Niger en raison d’un manque de « crédibilité » dans les relations avec le régime qui a pris le pouvoir par un coup d’État il y a environ un an.

Le 6 juillet, l’Allemagne a annoncé qu’elle cesserait les opérations de sa base de transport aérien au Niger, qu’elle retirerait ses soldats avant le 31 août et qu’elle mettrait fin à sa coopération militaire avec Niamey.
Lors d’une visite en Côte d’Ivoire, M. Baalbock a déclaré qu’« il n’était pas possible de continuer parce que la crédibilité qui existait auparavant n’existait plus ». En même temps, nous n’avons pas arrêté notre aide humanitaire. Parce que le peuple nigérien n’est pas responsable de ce qui se passe », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse conjointe avec le président Alassane Ouattara Ivoire.

Le Niger est dirigé par un régime militaire qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum lors d’un coup d’État le 26 juillet 2023. Ce régime a tourné le dos aux puissances occidentales et est particulièrement proche de la Russie.

Fin mai, l’Allemagne et le Niger avaient convenu d’un accord pour continuer à exploiter la base de Niamey jusqu’au 31 août, mais les négociations pour prolonger ce bail n’ont pas abouti. Elles butaient notamment sur le fait que le personnel stationné ne pourrait plus bénéficier d’immunité contre d’éventuelles poursuites judiciaires.

La quarantaine de soldats allemands stationnés à Niamey va donc quitter ce pays sahélien qui a déjà exigé et obtenu le départ des soldats français fin 2023 et américains d’ici à septembre.

Le Niger a formé avec le Mali et le Burkina Faso voisins, eux aussi gouvernés par des régimes militaires, l’Alliance des Etats du Sahel.

« Nous souhaitons que ces pays soient aidés sur le plan humanitaire car les populations en ont besoin. Nous avons évoqué les risques que cela pose à la Côte d’Ivoire, à la frontière nord. Nous recevons plus de 60 000 réfugiés du Burkina et c’est un poids pour l’économie ivoirienne », a de son côté déclaré Alassane Ouattara.

Les échanges ont aussi concerné la coopération économique, en particulier dans le domaine des énergies renouvelables. L’Allemagne a aidé à financer la première centrale solaire de Côte d’Ivoire, inaugurée plus tôt cette année à Boundiali, dans le nord du pays.

Source : Le Monde avec AFP