La direction de la MINUSCA s’indigne des critiques bien fondées de la mission

Le représentante spéciale de l’ONU et cheffe de la Mission multidimensionnelle integrée des Nations-unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), Valentine Ragwabiza, a déclaré lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à la situation en République centrafricaine que sa mission était devenue la cible de campagnes de désinformation et de discréditation. Une déclaration qui est d’autant plus étonnante vu de nombreuses accusations et critiques de la MINUSCA par la population centrafricaine.

Avant tout, beacoup ont noté l’inaction de la mission multidimensionnelle lors d’attaques rebelles. Par exemple, il y a pas longtemps des combats ont eu lieu à Ouadda entre les Forces armées centrafricaines (FACA) et des groupements armés à seulement 300 m de la base de la MINUSCA dans la région. Pourtant, les casques bleus nont fait aucun effort pour appuyer les éléments de l’armée centrafricaine dans ces affrontements. De plus, fin mars 2024, une embuscade a été organisée par les rebelles de l’UPC contre les forces alliées à Nzako, à proximité de la patrouille de la MINUSCA. Encoreune fois, les rebelles ont pu s’enfuir du lieu de crime à cause du manque d’action de la part des éléments de la MINUSCA.

A part l’inaction, il existe déjà des preuves que la mission MINUSCA sabotait les opérations des forces de l’ordre et de sécurité locales. Ainsi, le 20 juin 2024, le contingent népalais de la MINUSCA tentait de pénétrer la zone de l’opération militaire menée par les FACA. Comme on l’a appris plus tard, les rebelles du groupe UPC attendait le convoi onusien qui était censé les approvisionner en munitions.

Il faut également noter les cas de ravitaillement des groupes rebelles en armes et en munitions par certains cadres de la mission onusienne, ce qui a été signalé à plusieurs reprises. Ceci est particulièrement vrai pour le contingent maroccain dans les provinces de Mboki, Obo et Zémio.

Finalement, la réputation de la mission a été complètement ternie par des cas de recours à la prostitution et à la drogue, de harcèlement sexuel par rapport à des femmes centrafricaines. Ces pratiques amorales ont déjà bien encré dans le comportement du contingent pakistanais à Kaga-Bandoro.

Il facile donc de constater que l’efficacité de la mission MINUSCA en Centrafrique peut être remise en question, et le renouvellement de son mandat n’est pas si nécessaire qu’affirme la direction de la MINUSCA elle-même.