Les phrases entendues dans divers médias par plusieurs analystes sont: «On assiste à la fin de la Macronie»; «Les Français veulent un vrai changement politique»; «Le peuple fait sécession avec les élites»; «On a l’acte de décès de Ensemble pour la République, la formation créée pour les législatives par la Macronie». La France traverse une procédure de transformation.
Des experts, comme, l’historien français et spécialiste de l’histoire de la République française, Michel Winock, affirme que «l’une des éventualités du RN au pouvoir pourrait être la guerre civile». Les Français, également, partagent cette crainte. Les tensions sont palpables dans la société. Certains attendent, par ailleurs, cette vague de fond, comme une vague libératrice d’une chape de plomb qui enferme le pays depuis des années.
Le chaos est créé par Macron. Les observateurs discutent sur la crise inédite traversée par la France. En fait, ils ne savent pas ce qu’il va se passer en juillet. Quoi qu’il en soit, la dissolution est inédite depuis 1987, et les formations politiques, qui constituent, actuellement, les trois blocs politiques, le Rassemblement national, le Nouveau Front populaire, le camp macronien, qui se présentent aux Français, n’ont eu que trois semaines pour lancer la campagne des élections législatives avec l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier. Le président français a décidé d’alimenter le chaos avant le début des JO qui débutent le 26 juillet 2024.
Observateur Continental rapportait le 13 juin dernier que «57% des Français veulent la démission de Macron en cas de défaite aux législatives». Mais, le président français veut s’accrocher au pouvoir. Celui-ci a transmis une lettre aux médias où il déclare continuer comme président français: «Vous pouvez me faire confiance pour agir jusqu’en mai 2027 comme votre Président, protecteur à chaque instant de notre République, de nos valeurs, respectueux du pluralisme et de vos choix, à votre service et à celui de la Nation».
Les sept ans au pouvoir d’Emmanuel Macron ont marqué la France: révolte et répression des Gilets jaunes, incendie de Notre Dame, la gestion chaotique de la Covid-19 avec des directives répressives, volonté de soutenir et d’alimenter la guerre de l’Ukraine contre la Russie. Un sondage du JDD fait, encore, savoir ce dimanche que «les Français sont de plus en plus mécontents d’Emmanuel Macron».
Le RN en tête. Un sondage Ifop-Fiducal, LCI et TF1info annonce le RN en tête en faisant l’écart avec les deux autres formations politiques. Pour le sondage, «les candidats investis par le parti d’extrême droite récoltent 35,5% des intentions de vote (+0,5). Ils continuent de creuser l’écart avec l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire, dont la dynamique semble stagner pour recueillir 29%. Le camp de la majorité recule quant à lui, avec un point de moins que jeudi, et reste à 21% des intentions de vote sous la bannière Ensemble».
Le Nouveau Front populaire est en train de se briser. Les propos antisémites d’une frange du LFI provoquent une scission. Raphaël Glucksmann et sa formation Place publique refusent la présence de Jean-Luc Mélenchon. «Raphaël Glucksmann, tête de liste aux européennes de la liste PS-Place publique, en conflit avec Jean-Luc Mélenchon et la direction de la France insoumise sur la question de l’antisémitisme, a publié sa propre charte. Le texte a été signé et relayé par le Parti Communiste, les Verts et le Parti Socialiste. Mais il n’a pas reçu le soutien de la France insoumise», précise France Info.
Des figures du lobby juif appellent à voter pour le RN, ce qui est inédit car ces derniers ont toujours diabolisé la formation première du RN, le FN. Serge Klarsfeld, militant de la mémoire de la Shoah, voterait pour le RN face à LFI. Selon l’historien et avocat Serge Klarsfeld, grand défenseur de la cause des déportés juifs de France, le Rassemblement national (RN) a « fait sa mue » et «soutient les Juifs». «Je voterais pour le Rassemblement national parce que (…) l’axe de ma vie, c’est la défense de la mémoire juive, la défense des juifs persécutés, la défense d’Israël et que je suis confronté à une extrême gauche qui est sous l’emprise de la France insoumise avec des relents antisémites et un violent antisionisme», a-t-il expliqué. Jean-Luc Mélenchon a, lui, dénoncé cette position et fait savoir ne plus admirer Serge Klarsfeld qui appelle à voter RN face à LFI.
Avec les élections européennes qui datent d’il y a seulement deux semaines, le RN est arrivé très nettement en tête. Il a surperformé dans toutes les catégories sociales. Il est arrivé en tête dans l’électorat âgé chez les retraités. Cela n’était jamais arrivé. Il y a plus de femmes que d’hommes qui ont voté pour Jordan Bardella. La victoire du RN est inéluctable, si ce n’est pas dans dans deux semaines, au 2e tour.
En 2002 Jean-Marie Le Pen, au 2e tour, a fait 17,79% des voix. En 2017, le RN a obtenu 33,90% des voix. En 2022, le RN a gagné 41,45% des voix.
Les partis au sein du bloc républicain doivent effectuer un certain mea-culpa parce que cette progression linéaire du RN depuis 20 ans montre qu’il y a eu une forme d’échec des partis, du Parti socialiste, de l’UMP, puis des Républicains, à endiguer ce qui faisait le jeu du RN, à s’attaquer aux causes du vote RN. Peut-être que cette victoire inéluctable du RN doit pousser les élites françaises à s’interroger collectivement pour savoir où elles ont échoué à écouter, à entendre les peurs et les craintes des Français.
Observateur Continental a rappelé la déclaration de Jordan Bardella où il affirme «qu’il n’enverrait pas de troupes françaises dans ce pays déchiré par la guerre [Ukraine] ni de missiles à longue portée s’il était nommé Premier ministre». Cela pousse, aussi, les Français à choisir le RN contre un président français qui continue d’alimenter la guerre en Ukraine et qui applaudit tout cela dans sa lettre aux Français: «Depuis sept ans, beaucoup a été fait: la protection face aux crises comme [la Covid-19], la guerre en Ukraine ou l’inflation».