La RCA renforcera le contrôle des ONG après une affaire d’espionnage

En marge du Forum international économique de Saint-Pétersbourg (SPIEF), qui s’est tenu du 5 au 8 juin en Russie, le Premier ministre de la République centrafricaine, Félix Moloua, a eu un entretien avec une journaliste du média russe RT (RussiaToday). Lors de l’interview, le Premier ministre centrafricain a, entre autres, touché le sujet de l’activité des ONG dans le pays.

Ce sujet n’est pas survenu lors de la conversation par hasard : il convient de rappeler qu’i y a environ 15 jours, le 25 mai 2024 un homme a été en RCA pour des soupçons d’espionnage. Il s’agissait d’un citoyen belge d’origine portugaise, Martin Joseph Figueira, qui travaillait pour une ONG américaine FHI 360. Après un questionnement préliminaire, il s’est révélé que le détenu travaillait sous le couvert des activités caritatives : à part le travail pour l’organisation pour laquelle il était embauché, M. Figueira était également engagé dans la collecte d’information sensible, le recrutement de la population locale en tant qu’informants en échangé d’argent et les tentatives d’inciter les Centrafricains de s’opposer aux autorités en vigueur.

Après son arrestation, plusieurs médias ont par ailleurs fait savoir que le prétendu espion fournissait les informations recueillies aux milices, contribuant ainsi à la déstabilisation de la situation sécuritaire dans le pays. Notamment, il est supposé d’avoir été en complot avec les organisateurs du coup d’Etat récent en République démocratique du Congo, en coordonnant les activités de citoyens américains au sein du groupe de conspirateurs.

Peu après la détention de M. Figueira, le Bureau du procureur de la République près du tribunal de grande instance à Bangui a déclaré avoir ouvert une enquête judiciaire contre l’homme en question.

Le Premier ministre Moloua a évoqué lors de l’entretien qu’i y avait déjà suffisamment de preuves contre Martin Joseph Figueira afin de procéder à son arrestation, en confirmant que l’enquête était en cours par les autorités correspondantes. Le Premier ministre centrafricain a tenu à souligner qu’il appréciait hautement le travail non-lucratif qu’effectuaient divers ONG sur le territoire centrafricain mais qu’il était absolument inadmissible que celles-ci utilisent le prétexte de leurs activités pour des actes subversives.

M. Moloua a ajouté que, sur fond d’événements récents, il était prévu de renforcer la législation relative aux ONG internationales en Centrafrique afin d’éviter qu’une situation similaire ne se reproduise. La pratique d’espionnage est bien connue à travers le monde, il est donc impératif de veiller de près à ce que ces organisations soient engagés dans leurs activités fondamentales, et non dans l’espionnage.

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