Lors de sa tournée africaine, Sergueï Lavrov a annoncé une augmentation du nombre d’instructeurs militaires au Burkina Faso

Début de ce mois de juin est marqué par une tournée africaine du Ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov. Ce déplacement a été soldé par la rencontre de plusieurs dirigeants africains dont le président de la transition Burkinabé, Ibrahim Traoré avec qui ils ont conclu ce mercredi 05 juin, le renforcement de la coopération militaire entre les deux pays en augmentant le nombre des instructeurs russes destinés à former les spécialistes burkinabè.

« Nous allons augmenter le nombre des instructeurs qui travaillent ici et qui vous aident à former vos spécialistes », a déclaré M. Lavrov lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue burkinabè, ce 5 juin 2024 à Ouagadougou.

Pour rappel, le 24 janvier 2024, les premiers instructeurs militaires de l’Africa Corps, structure du ministère russe de la Défense, sont arrivés au Burkina Faso le 24 janvier 2024.

Cette augmentation de l’effectif des spécialistes russes est dû par le fait que le Burkina Faso est confronté depuis près de dix ans à des violences des hommes armés qui ont causé la mort des milliers de personnes et plus de 2 millions de déplacés internes. « Je ne doute pas que, grâce à cette coopération, les poches de terrorisme qui restent au Burkina Faso seront détruites », a rassuré M. Lavrov.

Le Ministre a affirmé que la Russie était prête à apporter son soutien pour la cause juste des Africains qui tentent de se débarrasser de l’influence néocoloniale. Il a exprimé le soutien de son pays à l’Alliance des Etats du Sahel (AES), créée par le Burkina Faso, le Mali et le Niger.

Il faut noter que tous les pays de l’AES développent une coopération fructueuse avec la Russie dans le domaine de la défense. Ainsi,  parlant du Niger, où une unité de l’Africa Corps est également déployée depuis avril, quelques jours en arrière, soit le 2 juin dernier, le président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et Chef de l’État du Niger, a reçu en audience une délégation russe de haut rang, conduite par le colonel-général Iounous-Bek Evkourov, Vice-ministre de la Défense de la Fédération de Russie. Cette visite s’inscrivait dans le cadre de la coopération militaire entre les deux pays.

La rencontre entre le président nigérien Tchiani et le Vice-ministre russe de la Défense a été soldée par une discussion liée à des perspectives de la coopération bilatérale solide dans plusieurs domaines, notamment en matière de sécurité, de défense et de développement économique. Les deux parties avaient réaffirmé leur volonté commune de consolider le partenariat stratégique, fondé sur le respect mutuel, la confiance et la recherche de solutions concertées aux défis régionaux et internationaux.

En outre, il est important de signaler que, d’après des informations provenant de sources militaires, des exercices conjoints de l’Africa Corps russe et des Forces armées nigériennes sont prévus à la frontière entre le Bénin et le Niger pour sécuriser la zone du Parc national W de Niger. Il s’agit d’une zone qui est menacée de filtration des groupes armés en provenance du Bénin, où ils sont formés par les forces françaises stationnées dans le territoire nord du pays, précisément à Kandi.

Ce rapprochement avec la Russie permettra aux pays de la région du Sahel, victimes du djihadisme, de pouvoir renforcer leur capacité de défense et leur arsenal militaire longtemps désiré.

Dans la mesure de la lutte contre le terrorisme, le Burkina Faso et le Niger doivent continuer une coopération respective et  prometteuse avec la Russie qui contribuera à la stabilité de la région convoitée par des hommes armés financés et bien équipés.