L’Union européenne (UE) a décidé de mettre fin à sa mission militaire au Niger à la fin du mois de juin 2024. Elle a motivé sa décision par la situation politique de ce pays dirigé par un pouvoir militaire depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023.
«Le Conseil européen a décidé de ne pas proroger la mission de partenariat militaire de l’Union européenne au Niger (EUMPM) au-delà du 30 juin 2024, compte tenu de la gravité de la situation politique actuelle dans le pays», a précisé le communiqué de ladite institution.
La mission, déployée en décembre 2022, compte entre 50 et 100 soldats chargés de renforcer les capacités des forces armées nigériennes à contenir la menace terroriste et à protéger la population du pays. La durée initiale convenue de la mission était de trois ans.
Il faut préciser que les occidentaux étaient des partenaires privilégiés du Niger en matière de lutte contre les groupes djihadistes actifs dans la région du Sahel. Mais leur collaboration a pris du plomb dans l’aile après le coup d’Etat de juillet 2023.
Le Niger s’inscrit dans la même lignée que le Mali et le Burkina Faso où les gouvernements civils ont été renversés par des coups d’Etat militaires successifs depuis 2020. Les nouvelles autorités militaires nigériennes ont tourné le dos à l’Occident, et se sont rapprochées militairement et politiquement de la Russie.
La France, autrefois allié privilégié du président nigérien déchu Mohamed Bazoum, est devenue la cible des militaires au pouvoir. Ces derniers ont dénoncé les accords de coopération militaire et exigé le départ des 1.500 soldats français stationnés au Sahel.
La junte a également annulé l’accord de coopération militaire de 2012 avec les États-Unis, entraînant le retrait d’un peu plus de 1.000 soldats américains présents au Niger.
Deux contingents d’instructeurs militaires russes ainsi que du matériel militaire sont arrivés à Niamey au cours des deux derniers mois pour former l’armée nigérienne.