La CIJ ordonne à Israël de mettre fin à l’opération militaire à Rafah

Le juge Nawaf Salam, deuxième à gauche, préside la Cour internationale de justice, ou Cour mondiale, à La Haye (Pays-Bas), le mercredi 1er mai 2024. - Copyright © africanews Peter Dejong/Copyright 2024 The AP. All rights reserved

Ce vendredi 24 mai, le plus haut tribunal des Nations unies a ordonné à Israël de mettre fin à ses opérations militaires dans la ville de Rafah, au sud de Gaza.

L’ordonnance de la Cour internationale de Justice (CIJ) accroît une fois de plus la pression internationale sur Israël pour qu’il cesse sa guerre contre le Hamas à Gaza.

Les craintes concernant une opération à Rafah se sont “matérialisées” et “la situation humanitaire doit maintenant être qualifiée de désastreuse”. En effet, la Cour a déjà estimé que les opérations militaires d’Israël représentaient un “risque réel et imminent” pour la population palestinienne de Gaza puisque l’offensive israélienne a déjà tué plus de 35 000 Palestiniens, selon le ministère de la santé de Gaza

La Cour a également ordonné à Israël de maintenir ouvert le point de passage de Rafah “afin de permettre la fourniture sans entrave des services de base et de l’aide humanitaire”.

Les critiques à l’égard de la conduite d’Israël dans la guerre à Gaza se sont multipliées, même de la part de son proche allié, les États-Unis, qui ont mis en garde contre une invasion de Rafah.

Même si l’arrêt de la CIJ porte un coup à la réputation internationale d’Israël, la Cour ne dispose pas de forces de police pour faire respecter ses décisions.

Israël a également fait savoir qu’il ignorerait un ordre de la CIJ l’enjoignant de mettre fin à ses opérations. “Aucune puissance au monde n’empêchera Israël de protéger ses citoyens et de poursuivre le Hamas à Gaza“, a déclaré Avi Hyman, porte-parole du gouvernement israélien.

Dans une autre affaire inscrite au rôle de la Cour, la Russie a jusqu’à présent ignoré l’ordonnance de 2022 de la Cour lui enjoignant de mettre un terme à son invasion massive en Ukraine.

La CIJ n’a pas appelé à un cessez-le-feu total dans toute la bande de Gaza, comme l’avait demandé l’Afrique du Sud, à l’origine de l’affaire, lors des audiences de la semaine dernière. En effet, Pretoria demande des ordonnances provisoires afin de protéger les Palestiniens.