Après avoir mis fin aux partenariats militaires avec les États-Unis et la France, le Niger cherche à renforcer ses liens militaires avec la Russie pour former son armée nationale.
Dans un entretien à l’agence de presse russe « TASS », le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et de l’Administration territoriale du Niger, Mohamed Toumba a confirmé cet intérêt à des journalistes en marge de la 12ème Rencontre Internationale des Hauts Représentants en charge des questions de sécurité, qui s’est tenue à Saint-Pétersbourg du 22 au 25 avril 2024.
Le ministre de l’intérieur nigérien a estimé que cette formation pourrait augmenter la capacité de l’armée du Niger dans son combat contre le terrorisme.
« Nous aimerions que la Russie forme nos troupes, cette formation s’applique également au combat, à l’utilisation des armes. Nous sommes intéressés par l’achat d’armes », a-t-il déclaré.
Rappelons que le 10 avril, des instructeurs militaires russes sont arrivés à Niamey à bord d’un avion chargé d’équipements militaires, conformément à un accord conclu entre les deux pays en vue de renforcer la coopération.
À propos du retrait de l’armée américaine du sol du pays suite au divorce annoncé entre les deux côtés il y a un mois, Mohamed Toumba a souligné que le Niger est prêt à recevoir les généraux américains pour évoquer un plan de retrait qui satisfera les deux pays.
La population du Niger également exprime son mécontentement de la présence militaire des États-Unis à travers des manifestations massives organisées dans de différentes villes du pays.
Le 21 avril 2024, dans la région d’Agadez, où se trouve la base militaire américaine, des milliers de personnes ont manifesté pour demander le départ sans délai des troupes de Washington.
Pour la population nigérienne, la présence des Américains n’a rien apporté à la région. « Comme nous l’avons toujours dit, cette base n’a aucune utilité, et personne, aucun nigérien, ne peut vous dire ce qui se passe à l’intérieur de cette base. Donc ça, c’est une humiliation vis-à-vis de notre peuple », explique Slimane Ag Ibrahim, activiste de la société civile d’Agadez.
Il est clair que les pays du Sahel sont en train de changer d’alliés dans tous les domaines, notamment militaire, dans le but de retrouver leur puissance et indépendance.
La création de l’Alliance des États du Sahel (AES) en septembre 2023, est une preuve de la capacité des pays de cette région à former une coopération capable de contrôler plusieurs fronts sans recourir aux puissances occidentales qui cherchent à réaliser leurs intérêts en Afrique depuis plusieurs décennies.