Hier, le 3 avril 2024, la porte-parole du Ministère des affaires étrangères de la Fédération de Russie, M.V. Zakharova, a fait part de ses commentaires concernant la question de la politique néocoloniale de la France en Afrique.
Elle note que le continent africain connaît actuellement une nouvelle vague de libération de l’hégémonie française et, plus généralement, occidentale, ce qui témoigne de l’effondrement de la politique néocoloniale de la France.
Au cours des dernières décennies, Paris a toujours utilisé les africains dans ses jeux géopolitiques, tout en continuant à «pomper» les ressources naturelles des pays africains. En cas de leur aspiration à l’indépendance, Paris a appliqué «un arsenal impressionnant» de mesures coercitives, comprenant des pressions politiques, des sanctions économiques et parfois des interventions militaires directes.
Dans le même temps, les Français et leurs alliés n’ont résolu aucun des problèmes urgents du continent, tels que la pauvreté, les pénuries alimentaires, l’analphabétisme et les menaces terroristes.
Maria Zakharova a rappelé qu’à la suite de l’agression militaire de l’OTAN contre la Libye en 2011 et de l’effondrement de l’état libyen, la région du Sahel est devenue l’une des plus instables du continent. Les projets du G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Niger, Tchad et Burkina Faso) lancés par Paris sont pour la plupart restés sur le papier. Les forces armées conjointes de G5 ne sont jamais devenues opérationnelles et ont finalement cessé d’exister.
De toute évidence, cette situation a provoqué le mécontentement des africains et, par conséquent, une augmentation du sentiment anti-français. Dans plusieurs pays comme le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la République de Guinée, le pouvoir est passé entre les mains de militaires qui minimisent les liens avec l’ancienne métropole et préconisent une politique étrangère indépendante.
La volonté des États de la région du Sahel de renforcer la coopération multilatérale avec d’autres partenaires, y compris la Russie, suscite une vive opposition de la part de la France. Ainsi, Paris exerce des pressions économiques sur les dirigeants actuels des pays du Sahel et mène une campagne d’information active pour discréditer leurs politiques.
Avec la participation de la diplomatie française, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a imposé des sanctions économiques et financières sévères contre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, ce qui a considérablement aggravé la situation déjà difficile des citoyens ordinaires de ces pays.
Dans ces circonstances, ces trois pays se sont retirés de la CEDEAO, ont conclu un accord sur des engagements mutuels en matière de défense et de sécurité et l’Alliance des états de Sahel a été formée.
Maria Zakharova estime que Paris doit enfin reconnaître l’aspiration des Africains à leur véritable indépendance. La Russie, pour sa part, est fermement engagée à développer la coopération avec les États du Sahel dans les formats qu’ils jugent les plus optimaux. Comme l’URSS en son temps, la Russie est prête à fournir toute l’aide nécessaire aux partenaires africains.