Burkina Faso : 170 personnes tuées dans des “attaques meurtrières massives” le 25 février

- Une enquête a été ouverte par le Procureur régional

Environ 170 personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dans des “attaques meurtrières massives”, il y a une semaine, contre trois villages dans le nord du Burkina Faso, a-t-on appris dimanche, de sources concordantes.

“Le dimanche 25 février 2024, mon Parquet a été informé que des attaques meurtrières massives auraient été commises dans les villages de Komsilga, Nodin et Soro, relevant tous du département de Thiou, province du Yatenga, région du Nord”, a indiqué le Procureur de la région du Nord Aly Benjamin Coulibaly dans un communiqué.

Le procureur a ajouté que “les mêmes sources indiquaient que le bilan provisoire d’ensemble s’établissait à environ cent-soixante-dix (170) personnes exécutées, outre les personnes blessées et les divers autres dégâts matériels connexes”.

Coulibaly a soutenu que les faits rapportés ont été “confirmés” par les autorités administratives en charge des circonscriptions territoriales susmentionnées.

“Au regard de la gravité et de la concordance de toutes ces dénonciations et informations, mon Parquet instruisait ses services de Police judiciaire d’ouvrir une enquête aux fins d’élucider ces faits”, a indiqué Coulibaly.

“Dimanche dernier (le 25 février 2024), plusieurs attaques ont été enregistrées dans les environs de la localité de Thiou. D’abord une attaque contre les Volontaires pour la défense de la partie (VDP), puis contre les populations civiles”, a expliqué au téléphone à Anadolu, sous couvert d’anonymat un responsable de la société civile dans le chef-lieu de la région, Ouahigouya.

“Nous attendons tous les résultats du Parquet pour être situés”, a-t-il indiqué, appelant les populations à collaborer avec les forces de défense et de sécurité dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

En ces instants où l’enquête est déclenchée, le Procureur a aussi lancé un appel à toutes les personnes qui disposeraient d’éléments ou d’informations sur ces faits à les communiquer aussi bien directement à son Parquet qu’aux différents services de Police judiciaire de son ressort.

– Alerte sur des risques d’attentats –

Du 23 au 25 février 2024, plusieurs attaques simultanées contre des positions des forces de défense et de sécurité et des populations civiles, ont fait de nombreuses victimes, dans les régions de l’Est, du Nord et du Centre-Nord du Burkina Faso.

En effet, au moins 14 fidèles musulmans ont été tués dimanche dernier, dans une attaque contre une mosquée dans la région de l’Est et 15 fidèles chrétiens tués dans une attaque contre une église catholique dans le nord du pays.

Dans une note de service publié vendredi, le chef d’état-major général des armées du Burkina Faso le général de brigade Célestin Simporé a alerté, toutes les unités militaires sur “les risques d’attentats (qui) se font récurrents au Burkina Faso avec des velléités d’attaques kamikazes”.

“Au-delà des attaques kamikazes proférées par les groupes terroristes, des successions d’attaques d’envergure contre les Forces de défense et de sécurité (FDS) et Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) pouvant inclure des attentats dans les centres urbains sont également à craindre”, a ajouté le chef des armées burkinabè qui a appelé l’armée à la vigilance.

Depuis plusieurs mois, l’armée burkinabè a lancé une offensive contre plusieurs groupes armés opérant dans le pays.

Leurs bases sont bombardées quotidiennement et les images diffusées sur la télévision publique, RTB, chaque soir à l’édition du journal de 20h.

A l’instar de ses voisins de la région du Sahel, notamment le Mali et le Niger, le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à une insécurité croissante.