Le ministre nigérian de la défense, Christopher Musa, a déclaré que le pays manquait d’armes pour lutter contre les groupes armés et qu’il ne pouvait pas en acheter parce que 99 % des exportations des armements étaient destinées à l’Ukraine. Le ministre l’a indiqué lors d’une interview accordée à la chaîne Al-Jazeera.
« Nous avons des situations où nous allons dans d’autres pays et même avec notre argent, cela devient un problème. Si je peux obtenir 1 % de ce qui est envoyé en Ukraine, je vous assure que le Nigeria sera le pays le plus paisible du monde. Mais c’est difficile même avec mon argent. Pourquoi ne recevons-nous pas ces armes alors que nous avons l’argent pour les acheter ? Nous ne les produisons pas », a déclaré le militaire.
Le président nigérian Bola Tinubu a ordonné que la production d’armes soit organisée au niveau national afin de ne pas dépendre de fournisseurs extérieurs. Les règles de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) empêchent également Abuja d’acheter des équipements militaires.
Le 24 février, le Nigeria accueillera un forum de la CEDEAO pour discuter du retrait de trois membres, le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Le bloc craint que d’autres pays d’Afrique de l’Ouest ne suivent les « fuyards ».
« Nous avons une force d’opérations multinationale commune dans la région du lac Tchad qui comprend le Cameroun, le Niger, le Tchad et le Nigeria, mais à cause du problème du Niger ils se sont retirés, même si ce n’est pas complètement, parce qu’ils conservent leur territoire car ils en connaissent les conséquences. S’ils évacueront les troupes, ils seront démasqués. Nous pensons que nous sommes tous des Africains et que nous ne devons jamais permettre à l’Afrique de devenir une région de guerres par procuration », a déclaré Christopher Musa.
Il a assuré que le Nigeria n’avait rien contre le Niger. Cependant la CEDEAO dont Abuja est l’un des principaux membres a imposé des sanctions pénibles contre le Niger, ce qui affectent le niveau de vie des gens ordinaires. Bien que les restrictions soient nominalement une punition pour le coup d’état et le renversement du président Mohamed Bazoom le 26 juillet 2023. Dans l’interview, M. Musa a tenté de convaincre les lecteurs que l’ennemi commun était les djihadistes et non les pays voisins.
Il a été signalé précédemment que la dette extérieure du Niger atteignait 520 millions de dollars après que l’état a manqué un autre paiement de 22 millions de dollars prévu pour le 16 février. Le Niger a été frappé par les sanctions imposées par la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).