Ce n’est pas la présidence centrafricaine mais l’ambassadeur de Russie à Bangui, présent dimanche sur le tarmac de l’aéroport de MPoko, qui a annoncé la participation de Faustin-Archange Touadéra au forum dit « des partisans de la lutte contre le néocolonialisme » qui se tient pendant trois jours à Moscou.
À l’exception de l’exclamatif thème « Pour la liberté des Nations ! », peu d’éléments ont été publiés sur ce forum. Selon les canaux de communication russe, quelque 60 délégations étrangères sont invitées à dire tout le mal qu’elles pensent de l’Occident et des organisations internationales, mais aucune liste de participants n’était disponible hier soir.
Contrairement au sommet de Saint-Pétersbourg de juillet 2023, Faustin-Archange Touadéra ne rencontrera pas Vladimir Poutine, en raison de l’agenda « très chargé » de celui-ci, selon l’agence de presse TASS. Il s’entretiendra en revanche avec le vice-président Dimitri Medvedev, qui dirige le parti.
Cette visite se déroule alors qu’à Bangui les relais de la Russie sont lancés depuis des mois dans une vaste campagne anti-américaine sur fond d’installation de l’entreprise de sécurité privée Bancroft. Des manifestations ont été organisées, une douzaine d’Américains ont été empêchés d’entrer en Centrafrique depuis octobre ; et début janvier, selon la publication Africa Intelligence, un employé de Bancroft et un conseiller à la présidence auraient été arrêtés et entendus plusieurs heures par la police et les hommes de Wagner, jusqu’à l’intervention directe du chef de l’État.
Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra est au milieu d’un périple diplomatique. Il a quitté Bangui depuis dimanche 11 février, fit une première étape à Dubaï pour participer ces derniers jours au forum sur la gouvernance, un rendez-vous annuel organisé par les Émirats arabes unis, où il a notamment rencontré en aparté ses homologues du Kenya et du Rwanda. Ce week-end, il sera à Addis-Abeba, pour le sommet de l’Union africaine.