Alpha Condé a écrit deux lettres de voeux pour le Nouvel an. Dans la première, destinée à la nation guinéenne, il s’attaque violemment au président Mamadi Doumbouya. Il le qualifie d’« ancien légionnaire français et sa bande », en référence à la junte du CNRD, le jugeant « incapable de satisfaire les besoins les plus ordinaires » de la population guinéenne, et coupable d’avoir supprimé « les libertés les plus élémentaires » !
La seconde lettre, adressée aux militants du RPG, sonne comme un appel à la mobilisation : « Vous êtes nombreux à réclamer mon retour (…). Je m’engage à être à vos côtés pour défendre notre République », écrit l’ex-président.
Saloum Cissé, secrétaire général du RPG, réagit : « La stratégie du parti d’abord est l’organisation endogène, et cette organisation est observée. De la cellule de base jusqu’au niveau du comité central, la motivation est générale pour que le professeur revienne. C’est notre sollicitude majeure. »
Pour le politologue Kabinet Fofana, Alpha Condé surfe sur le contexte actuel de restriction des libertés en Guinée, mais reste perçu comme le premier responsable de la situation : « Il essaie de naviguer sur le contexte de restrictions des médias, des réseaux sociaux, de l’internet. Oui, ça peut être perçu comme une forme de retour, mais pour beaucoup de gens, il reste quelqu’un qui a été à la base de tout ça avec le troisième mandat, qui a été la justification brandie par les militaires pour prendre le pouvoir. »
L’ancien président prévoit d’envoyer prochainement des émissaires chez les autres partis politiques, pour élaborer une stratégie commune.