Les relations se tendent entre Bamako et Alger au sujet du Nord Mali

Drapeau Algérien au vent

Les tensions diplomatiques entre le Mali et l’Algérie se sont accentuées ces derniers jours. Le Mali accuse Alger d’atteinte à sa souveraineté dans le cadre du processus de paix d’Alger.

Les liens amicaux séculaires entre le Mali et l’Algérie seraient-ils sur la voie de la rupture ? C’est ce que laissent croire les récents événements ayant marqué les rapports entre les deux pays limitrophes.

La semaine écoulée, la tension est montée entre Bamako et Alger, atteignant un point culminant avec le rappel de leurs ambassadeurs respectifs.

Le 21 décembre dernier, la diplomatie malienne a annoncé avoir convoqué la veille, 20 décembre, l’ambassadeur d’Algérie à Bamako pour protester contre une « ingérence dans les affaires intérieures du Mali », « sous couvert du processus de paix au Mali ».

Ledit processus, facilité par l’Algérie, avait conduit en 2014 et 2015, à la signature des accords pour la paix et la réconciliation (APR) qui ont permis au nord du pays de retrouver un certain calme pendant 8 ans. Selon les autorités maliennes de la transition, des rencontres « récurrentes, aux plus hauts niveaux en Algérie », et à leur insu, se seraient tenues « avec des personnes connues pour leur hostilité envers le gouvernement malien », y compris « certains mouvements signataires de l’accord issu du processus d’Alger ». Une situation qui risque « de nuire aux bonnes relations entre les deux pays », a averti Bamako.

Au lendemain de cette sortie, la diplomatie algérienne a, à son tour, convoqué l’ambassadeur du Mali à Alger « au sujet des évolutions récentes de la situation », et rappelé « toutes les parties maliennes à renouveler leur engagement en faveur de la mise en œuvre de l’Accord ». Depuis août 2023, ces accords signés avec les groupes armés rebelles sont rompus et Bamako a repris par les armes la ville de Kidal restée longtemps le bastion des rebelles.

Dans sa note, l’Algérie ne rejette pas en bloc les accusations de Bamako, mais se défend du fait que les récentes rencontres dont parle Bamako « sont pleinement conformes à la lettre et à l’esprit de cette déclaration ». Dans ce contexte, M. Ahmed Attafle chef de la diplomatie algérienne, a exprimé « l’espoir que le Gouvernement malien (…) se joindra aux efforts actuels de l’Algérie ».

Faut-il le rappeler, ces événements se déroulent alors que Bamako et Rabat ont entrepris de renforcer leurs relations bilatérales. La semaine écoulée, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop avait effectué diverses missions diplomatiques au royaume chérifien. Cependant ce rapprochement est mal perçu par Alger qui l’a d’ailleurs qualifié d’ «actes hostiles » selon le média TV5 Monde. Avec son voisin marocain, l’Algérie a rompu ses liens depuis août 2021, après des séries de tensions relatives à la question du territoire disputé du Sahara occidental.