Les autorités militaires en place au Niger ont déclaré avoir obtenu la reconnaissance de la Commission des pouvoirs de l’Organisation des Nations unies (ONU). La présidence nigérienne a fait cette annonce lundi soir dans une déclaration officielle.
Selon la déclaration diffusée à la télévision publique, la Commission de vérification des pouvoirs de l’Assemblée générale des Nations unies a reconnu le 6 décembre 2023 la légitimité du gouvernement issu des événements du 26 juillet 2023 (A/78/605). La déclaration souligne que cette commission ne fait qu’établir un point de droit international qui ne souffre d’aucune interprétation contraire, contrairement aux institutions de la Commission économique des États de l’Afrique de l’Ouest, qui se trompent dans l’analyse du droit communautaire et du droit international.
Avant cette décision de la commission de vérification des pouvoirs, les autorités issues du coup d’État du 26 juillet ne pouvaient participer à aucune activité des Nations unies. En septembre dernier, le Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zene n’avait pas pu assister à la soixante-dix-huitième Assemblée générale des Nations unies, et son ministre des Affaires étrangères, Yaou Bakari Sangaré, qui s’était rendu à New York, avait été empêché de participer aux travaux.
Dénonçant les «manœuvres sournoises» du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, «sous l’instigation de la France», le gouvernement nigérien avait expulsé la représentante résidente des Nations unies au Niger, Louise Aubin, en octobre.
Le 10 décembre dernier, le sommet des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO a également reconnu le coup d’État du 26 juillet et a décidé de discuter avec les autorités militaires pour élaborer un calendrier en vue d’une transition de «courte durée».
Une première rencontre a eu lieu à cet égard la semaine dernière entre le Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zene et le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, dont le pays fait partie des médiateurs désignés par la CEDEAO.
Avec cette décision de la commission de vérification des pouvoirs de l’ONU, le Niger retrouve sa place dans le concert des Nations et remporte une nouvelle victoire diplomatique.