Le Burkina Faso a retiré le français en tant que langue officielle du pays même si elle demeure la langue de travail. Plusieurs autres mesures ont également été prises par les autorités de Ouagadougou lors du dernier Conseil des ministre.
Dans une déclaration mercredi, à l’issu du Conseil des ministres hebdomadaire au Burkina Faso, le ministre Porte-parole du Gouvernement, Jean Emmanuel OUEDRAOGO, a indiqué qu’un projet de loi avait été adopté pour réviser la constitution afin de changer la langue officielle du pays et également de supprimer certaines institutions inscrites dans la loi fondamentale.
Selon le ministre en charge de la justice, Edasso Rodrigue BAYALA, sur les grandes réformes contenues dans ce projet de texte, l’institutionnalisation des langues nationales comme langues officielles et le français demeure une langue de travail. Le responsable a également évoqué la suppression de certaines institutions comme le Médiateur du Faso et le Conseil économique et social (CES) dont les attributions et les missions seront confiées à une nouvelle institution dénommée Conseil national des communautés.
Outre ces modifications contenues dans le projet de loi, plusieurs autres non moins importantes y figurent. Il s’agit de la transformation de l’Agence nationale de renseignement en Conseil national de sécurité qui sera constitutionnalisé, le réaménagement du régime de responsabilité pénale des dirigeants politiques qui entraîne nécessairement la suppression de la Haute cour de justice dont les compétences seront données à la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Ouagadougou, assistée par des jurés parlementaires.
Selon le ministre BAYALA, d’autres réformes sont inscrites dans ce projet de texte comme l’élargissement du pouvoir du Conseil constitutionnel, l’arrivée de personnes non magistrats dans la composition du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et une connexion entre le parquet et le ministère en charge de la justice dans le cadre de la vision de la politique pénale du Chef de l’Etat.
Notons que ces réformes annoncées en Conseil des ministres interviennent à un moment où le pays est en pleine prise de certaines décisions importantes. Plus tôt, le Burkina Faso avait annoncé son retrait de la force du G5 Sahel, une force militaire multinationale qui regroupe cinq pays du Sahel pour lutter contre le terrorisme dans la région. La force a vu le jours mais n’est jamais arrivée à être véritablement opérationnelle.