L’Union européenne a annoncé mercredi l’annulation de sa mission d’observation électorale en République démocratique du Congo, invoquant des raisons “techniques”.
Mardi soir, l’UE avait déclaré que ses observateurs électoraux arrivés en RDC n’avaient pas pu “se déployer à travers le pays pour des raisons de sécurité”, rendant leur mission “impossible”.
“En raison de contraintes techniques indépendantes de la volonté de l’UE, nous sommes contraints d’annuler la mission d’observation des élections”, a déclaré la porte-parole du service diplomatique de l’Union européenne, Nabila Massrali, dans un communiqué publié mercredi.
Elle a ajouté que les équipements de télécommunications essentiels n’avaient pas été mis à la disposition des observateurs déployés dans le pays avant le scrutin du 20 décembre.
“L’UE encourage les autorités de la RDC et toutes les parties prenantes à poursuivre leurs efforts pour garantir que le peuple congolais puisse exercer pleinement ses droits politiques et civils légitimes lors des prochaines élections”, a ajouté la porte-parole, citée dans le communiqué.
Elle a ajouté que “l’UE examine d’autres options avec les autorités congolaises, notamment la possibilité de maintenir une mission d’experts électoraux pour observer le processus électoral depuis la capitale”.
La République démocratique du Congo, vaste pays d’Afrique centrale comptant près de 100 millions d’habitants, doit organiser le 20 décembre des élections législatives et présidentielle au cours desquelles le président sortant Félix Tshisekedi, 60 ans, brigue un second mandat.
M. Tshisekedi est arrivé au pouvoir lors des dernières élections de 2018. A l’époque, de nombreux observateurs, dont des représentants de l’Église catholique en RDC, estimaient que les élections étaient entachées d’irrégularités.
Cette mission européenne d’observation électorale, la première en RDC depuis plus de dix ans, a été annoncée début novembre par le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. “Les prochains mois seront décisifs pour la consolidation de la démocratie en RDC et pour la coopération bilatérale entre la RDC et l’UE”, a-t-il déclaré.
Depuis près de 30 ans, la RDC est secouée par les violences des groupes armés dans l’est du pays, où sont déployées les troupes de maintien de la paix de l’ONU et de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (EAC).
Les violences culminent actuellement avec le retour d’un ancien mouvement rebelle, le M23 (« Mouvement du 23 mars »), soutenu par le Rwanda voisin, selon de nombreuses sources.
Le gouvernement du président Tshisekedi a décidé de ne pas renouveler au-delà du 8 décembre le mandat de la force de l’EAC déployée pour combattre le M23.
Par ailleurs, la mission de maintien de la paix de l’ONU en RDC (Monusco), présente dans le pays depuis 1999, a déclaré la semaine dernière avoir signé un plan avec le gouvernement pour retirer ses 14 000 casques bleus déployés dans le pays.
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