Le chef de l’opposition israélienne, Yaïr Lapid, a appelé au retrait du Premier ministre Benyamin Netanyahu de ses fonctions “maintenant pendant les combats” et à la formation d’un gouvernement alternatif. Pour sa part, que le parti Likoud, dirigé Netanyahu, a qualifié ses déclarations de “regrettables et honteuses”.
C’est ce qui ressort d’une interview menée par la chaîne israélienne 12 (privée) avec Lapid au soir de ce mercredi.
Lapid a déclaré : “Netanyahu doit partir maintenant pendant les combats, alors asseyons-nous maintenant sous la direction d’un autre candidat du Likoud. Nous parlerons aux dirigeants du Likud, il y a beaucoup, beaucoup de gens qui comprennent que le pays est entré dans une situation difficile”.
C’est la première fois que Lapid appelle à la destitution de Netanyahu, depuis le début de la guerre, le 7 octobre dernier.
Netanyahu, chef du parti Likoud depuis décembre 2022, dirige un gouvernement composé de partis d’extrême droite, de partis religieux et de partis nationalistes en Israël.
Lapid a expliqué que “Ce gouvernement ne remplit pas son rôle, mais il n’est pas juste d’aller aux élections maintenant. Nous avons besoin de changement – Netanyahu ne peut pas rester Premier ministre.”
“Nous ne pouvons pas nous permettre de mener une bataille qui se prolongera avec un Premier ministre en qui le public n’a pas confiance”, a-t-il ajouté.
Le chef de l’opposition israélienne a aussi affirmé, “Je pense que, comme tout citoyen israélien, ce qui m’intéresse en fin de compte est l’essentiel : qu’il y ait un gouvernement efficace. Je suis prêt à faire participer mon parti (Yesh Atid) et à entrer dans un gouvernement dirigé par le Likoud.”
“Je propose que nous formions un gouvernement avec le Likoud, avec les Haredim (juifs ultra-orthodoxes), et je n’ai pas dit cela auparavant, et avec (le président du parti israélien Beytenu, Avigdor) Lieberman et le parti de l’unité nationale (dirigé par Benny Gantz), un gouvernement de reconstruction nationale”.
Le parti Likoud a répondu aux déclarations de Lapid dans un bref communiqué où il a déclaré qu’”Il est regrettable et honteux que Lapid fasse de la politique pendant la guerre, lorsqu’il propose de destituer le Premier ministre qui mène la bataille, et de le remplacer par un gouvernement qui établit un État palestinien et permet à l’Autorité palestinienne de contrôler Gaza”.
Plus tard, le parti Yesh Atid, dirigé par Lapid, a répondu par un communiqué dans lequel il a déclaré que “Le Likoud a apparemment fait une erreur : Lapid a proposé un gouvernement dirigé par le Likoud, avec un Premier ministre du Likoud qui n’est pas Netanyahu, c’est ainsi que nous commencerons la reconstruction nationale”.
Netanyahu refuse de reconnaître sa responsabilité dans l’attaque menée par le mouvement Hamas contre les colonies du sud d’Israël, le 7 octobre dernier, malgré les aveux des ministres et des directeurs des services sécuritaires et des services de renseignement israéliens de leurs défaillances dans l’anticipation de l’attaque.
Lors de cette attaque, le Hamas a fait 1 200 morts israéliens et en a blessé 5 431 personnes, selon des sources officielles israéliennes. Il a également capturé environ 239 Israéliens, dont des militaires de haut rang, qu’il souhaiterait les échanger contre plus de 7 000 prisonniers palestiniens, dont des enfants et des femmes, détenus dans les prisons israéliennes.
La chaîne israélienne 13 a fait savoir dans la journée du lundi que les ministres et les membres de la Knesset appartenant au parti Likoud menaient des discussions pour destituer le chef du parti Netanyahu, immédiatement après la guerre, par un vote de censure.
Dans la même journée du lundi, un sondage d’opinion publié par le site Internet israélien Wala a indiqué que 66 % des Israéliens soutiennent largement la tenue d’élections après la fin de la guerre contre Gaza.
Pour la 40e journée consécutive, l’armée israélienne mène une guerre dévastatrice contre Gaza, tuant 11 500 Palestiniens, dont 4 710 enfants et 3 160 femmes, et blessant 29 800 personnes, dont la majorité, 70 %, est composée de femmes et d’enfants, selon le bilan le plus récent communiqué par des sources officielles palestiniennes dans la soirée du mercredi.
Anadolu Agency