« Après cinq ans d’exil hors du continent africain, M. Soro (…) séjourne à Niamey où il est arrivé le samedi 11 novembre 2023 », indique son parti, Générations et peuples solidaires (GPS), dans un communiqué lundi. Guillaume Soro y a rencontré le général Abdourahamane Tiani, au pouvoir depuis le coup d’État perpétré contre Mohamed Bazoum.
« J’ai eu l’honneur d’être reçu ce jour en audience par le président de la transition du Niger, chef de l’État, le général Abdourahamane Tiani, accompagné du général Salifou Mody, ministre de la Défense, et du général Mohamed Toumba, ministre de l’Intérieur, a déclaré Guillaume Soro sur son compte X (ex-Twitter). L’entretien qui a duré une heure et demie a été exceptionnel par la qualité et la profondeur des échanges. »
J’ai eu l’honneur d’être reçu ce jour en audience par le président de la Transition du Niger, Chef de l’État, le général Abdourahmane Tchiani, accompagné du général Salifou Mody, ministre de la Défense, et du général Mohamed Toumba, ministre de l’Intérieur. L’entretien
qui a duré… pic.twitter.com/TaJsGCoGWm— Guillaume K. Soro (@SOROKGUILLAUME) November 13, 2023
Condamné à perpétuité
Dimanche soir, Guillaume Soro avait annoncé mettre fin à son « exil », indiquant qu’il lui était « pénible de vivre loin » de sa « terre ancestrale et natale d’Afrique ». Sans toutefois préciser de date pour un éventuel retour en Côte d’Ivoire, où il est sous le coup d’une condamnation à perpétuité.
Chef de la rébellion qui contrôlait la moitié nord du pays dans les années 2000, Guillaume Soro avait aidé militairement Alassane Ouattara à accéder au pouvoir lors de la crise post-électorale de 2010-2011 face au président sortant Laurent Gbagbo. Il était alors devenu le premier chef du gouvernement d’Alassane Ouattara, puis président de l’Assemblée nationale en 2012, avant une rupture début 2019 en raison, selon plusieurs observateurs, des ambitions présidentielles de Guillaume Soro.
Déjà en exil, il avait été condamné en son absence à Abidjan en juin 2021 à la prison à perpétuité pour « atteinte à la sûreté de l’État », accusé d’avoir fomenté une « insurrection civile et militaire » visant à renverser Alassane Ouattara en 2019. Son appel avait été jugé irrecevable. En avril 2020, il avait déjà été condamné à 20 ans de prison pour recel de détournement de deniers publics. Mais en mai dernier, Guillaume Soro avait affirmé qu’aucune « raison » ne l’empêchait d’être candidat à la prochaine élection présidentielle, prévue en 2025.
Jeune Afrique