Le Groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR) à l’Assemblée nationale française a dénoncé la “surdité de l’Occident” face à la souffrance des Palestiniens.
Interrogée ce mardi par Anadolu, la députée Elsa Faucillon a d’abord tenu à clarifier la position de son groupe sur la situation humanitaire à Gaza alors que les bombardements israéliens continuent de viser les civils de façon indiscriminée.
“Nous, ce que nous demandons de manière très urgente, c’est un cessez-le-feu immédiat sur Gaza, mais aussi, évidemment, la recherche, dans le même temps, d’une solution politique, parce qu’il nous semble que, depuis trop longtemps, la voix des Palestiniennes et des Palestiniens est étouffée du fait de la colonisation et aussi d’une communauté internationale, je dirais même d’une communauté occidentale, qui n’écoute pas ce que revendiquent les Palestiniens et les Palestiniennes”, a déclaré Elsa Faucillon.
“Les Palestiniens ont besoin d’avoir un État, des droits, de pouvoir vivre à égalité, et je pense que nous n’obtiendrons la paix qu’au travers de la justice et du respect du droit international, voilà ce que nous défendons. Ça a l’air simple. On sait à quel point tout ça est compliqué. Je me refuse à penser que c’est impensable”, a ajouté la députée GDR.
– “Accompagnement” des bombardements par l’Occident
Interrogée sur le choix de l’Exécutif français d’appeler à une trêve humanitaire plutôt qu’à un cessez-le-feu immédiat, Elsa Faucillon a estimé que “beaucoup trop de dirigeants, de gouvernants occidentaux aujourd’hui, soit minimisent, soit tournent le dos, soit accompagnent, quelque part, ces bombardements sur Gaza, ces milliers de morts aujourd’hui à Gaza”.
Déclarant que “cette voie est vengeresse”, la députée GDR a ajouté qu’il s’agit d’une “voie qui va à la fois produire plus de morts, des drames, des esprits de revanche aussi, et qu’elle ne fera pas taire le terrorisme”.
“Et donc il y a besoin de pouvoir regarder (et je crois que c’est possible) combien on travaille à la fois à arrêter les morts, à arrêter les massacres, et à la fois comment on lutte efficacement contre le terrorisme et comment les voix qui souhaitent la justice en Palestine et en Israël, comment elles sont à l’œuvre pour cette solution politique. Et je pense que la communauté internationale doit surtout soutenir ces voix, ces voix de paix en Israël et en Palestine”, a souligné Elsa Faucillon.
– Situation humanitaire à Gaza
Pour la 34ᵉ journée consécutive, l’armée israélienne mène une guerre dévastatrice contre Gaza, rasant des quartiers résidentiels entiers, tuant plus de 10 569 Palestiniens, dont 4 324 enfants et 2 823 femmes, en blessant 26 475 personnes. Du côté de la Cisjordanie, l’armée israélienne a tué 163 Palestiniens et arrêté 2 280 personnes, selon des sources officielles.
Le mouvement palestinien Hamas a mis en garde ce mercredi soir contre une situation catastrophique persistante dans la Bande de Gaza, notant une “pénurie d’eau potable à plus de 90 %”.
L’un des leaders du mouvement, Bassem Naim, a déclaré lors d’une conférence de presse dans la capitale libanaise Beyrouth : “Nous mettons en garde contre la situation catastrophique à Gaza, car l’eau potable manque à plus de 90 %, ce qui oblige les citoyens à utiliser de l’eau contaminée ou parfois de l’eau de mer, malgré sa rareté, ce qui provoque des foyers de maladies et des épidémies”.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé ce mercredi avoir documenté 108 attaques contre des établissements sanitaires dans la Bande de Gaza, depuis le début des attaques israéliennes le 7 octobre dernier.
“Ces attaques ont tué 512 personnes, en ont blessé 654 autres et ont endommagé 39 établissements sanitaires et 36 ambulances”, a indiqué l’OMS par voie d’un communiqué.
Pour rappel, le 7 octobre à l’aube, le Hamas et d’autres factions palestiniennes ont lancé depuis Gaza l’opération “Déluge d’Al-Aqsa”, en réponse aux “attaques incessantes des forces israéliennes et des colons contre le peuple palestinien, ses biens et ses lieux saints, en particulier la mosquée Al-Aqsa dans la partie occupée de Jérusalem-Est”.
De son côté, l’armée israélienne a lancé l’opération “Épées de fer” et continue de mener des raids intensifs sur plusieurs districts de la Bande de Gaza, où vivent plus de deux millions de Palestiniens qui souffrent d’une détérioration extrême de leurs conditions de vie.
Anadolu Agency