Niger : le régime militaire demande au Togo une médiation

Un véhicule militaire de l'armée française appartenant à un convoi de troupes françaises traverse - Droits d'auteur © africanews -/AFP ou concédants de licence

Le régime militaire issu du coup d’État au Niger a demandé lundi au Togo de jouer le rôle de médiateur dans ses négociations avec la communauté internationale, notamment avec les pays d’Afrique de l’Ouest qui l’ont sanctionné l’été dernier.

Le ministre nigérien de la Défense, le général Salifou Moby, s’est entretenu plus tard dans la journée avec le président togolais Faure Gnassingbé à Lomé, la capitale.

À la suite du coup d’État du 26 juillet, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a imposé des sanctions financières strictes au Niger pour faire pression sur l’armée qui avait renversé le président élu Mohamed Bazoum afin qu’elle rétablisse l’ordre constitutionnel.

Le général Mody a dénoncé ces sanctions « cyniques », et a remercié le Togo d’avoir continué à dialoguer avec le régime militaire après le coup d’État, contrairement à de nombreux autres pays.

Bien que membre de la Cedeao, le Togo a pris plusieurs initiatives bilatérales pour engager un dialogue avec le régime militaire du Niger.

“Nous n’avons jamais fermé notre pays à nos amis (…) Le Niger reste ouvert, même si des dispositions ont été prises pour que nous ne puissions plus parler avec eux”, a déclaré le général Mody à la presse après son entretien avec le président Gnassingbé.

“Nous avons demandé au Président de la République togolaise d’être un médiateur, pour faciliter ce dialogue avec nos différents partenaires”, a-t-il ajouté.

La France, ancienne puissance coloniale du Niger, engagée dans une lutte acharnée avec le régime militaire après le coup d’État, a ensuite commencé en octobre, à sa demande, à retirer ses quelque 1 500 soldats déployés dans le pays.

Nous demandons au Togo, notre pays frère, au vu de ce qu’il continue de nous donner, d’être notre garant” dans le cadre de l’accord encadrant le retrait militaire français, qui “progresse” et se déroule “normalement”, a ajouté le général Mody.

Le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, a déclaré lors d’une conférence de presse que son pays était prêt à “aider en tant que facilitateur” au dialogue entre le Niger et la communauté internationale, et a remercié le général Mody “d’avoir désigné, aux côtés des Etats-Unis d’Amérique, le Togo comme pays garant du retrait des forces françaises ».

La junte au pouvoir à Niamey a rejeté les demandes de la Cedeao visant à rétablir l’ordre constitutionnel et insiste sur la nécessité d’une période de transition pouvant aller jusqu’à trois ans pour y parvenir, au moment où le pays est confronté à deux insurrections jihadistes dans le sud-est et Ouest.

Le Togo tente régulièrement de se positionner en médiateur dans la région. En 2022, elle a participé aux efforts visant à libérer 49 soldats ivoiriens retenus prisonniers à Bamako, au Mali, après avoir été accusés d’être des mercenaires.

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