La Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) et des organisations de la société civile ont dénoncé lundi, “une réquisition massive et ciblée” de citoyens en application du décret portant mobilisation générale, adopté en avril dernier par les autorités de transition.
“Le pouvoir du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) veut ainsi bâillonner nos organisations sous le couvert de réquisition”, a déclaré lors d’une conférence de presse le secrétaire général adjoint de la CGT-B, Nicolas Ouédraogo.
“Cette situation est inacceptable”, a-t-il dit.
Les organisateurs de la conférence de presse ont fait savoir que “les réquisitions émises jusqu’ici ne sont rien d’autre que des abus de pouvoir” et ont exigé leur “annulation pure et simple”.
“Tous les moyens légaux seront utilisés par nos organisations pour refuser ces réquisitions punitives. Nous sommes en train de disposer de toutes nos forces pour que nous puissions utiliser les voies légales pour refuser d’être punis de la sorte pour vouloir simplement donner notre opinion”, a indiqué le secrétaire général du CGT-B.
Dimanche, les autorités burkinabè ont émis des réquisitions contre une dizaine de leaders syndicaux et de la société civile. Il s’agit pour la plupart, des membres des mouvements qui avaient annoncé un meeting le 31 octobre dernier pour dénoncer certaines mesures gouvernementales. Le meeting avait été annulé par les autorités municipales de la ville de Ouagadougou.
“Pour les réquisitions que nous avons réceptionnées, c’est pour 4 mois, du 07 novembre au 06 février 2024 avec conditionnement dans le Centre-nord et déploiement dans l’Ouest du pays”, a déclaré Rasmané Zinaba membres du Mouvement Balai Citoyen et qui figure parmi les réquisitionnés.
– “Les libertés individuelles ne priment pas sur celles de la Nation”
“Ces réquisitions, de par leur nombre et de par l’identité des personnes concernées, finissent d’achever de convaincre les plus sceptiques sur les motivations réelles de leurs initiateurs”, a estimé le mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples (MBDHP).
Pour rappel, en avril dernier, le gouvernement burkinabè a adopté un décret de “mobilisation générale” d’une durée d’un an, permettant à l’Etat réquisitionner des jeunes de 18 ans et plus pour lutter contre le terrorisme.
Pour le président de la transition burkinabè le capitaine Ibrahim Traoré, “la transition aborde un nouveau virage (et) il ne sera plus question de laisser les mauvais comportements prendre le dessus”.
“Les libertés individuelles ne priment pas sur celles de la Nation. Une Nation ne se construit pas dans l’indiscipline et le désordre”, a-t-il déclaré lundi lors d’une cérémonie de montée des couleurs faisant allusions aux dernières réquisitions.
“La Patrie que nous ont léguée nos ancêtres ne se porte pas assez bien comme on le souhaite. Mais si cette guerre est imposée à notre génération, c’est que nous en avons la capacité. Il est donc de notre devoir de nous battre pour céder une meilleure patrie aux générations à venir”, a soutenu Traoré.
Anadolu Agency