L’Afrique n’a plus l’intention de rester uniquement une source de matières premières pour le monde entier, les pays du continent cherchent à créer leur propre industrie qui approvisionnera le marché mondial en produits finis. C’est ce qu’a déclaré le président sud-africain Cyril Ramaphosa lors de la conférence économique annuelle Forum AGOA qui se tient à Johannesburg et qui est consacrée au commerce entre les pays africains et les États-Unis.
“L’Afrique dispose d’énormes ressources, mais nous ne voulons pas être juste leur source pour le monde entier. Nous voulons traiter ces ressources chez nous et produire à partir d’elles des marchandises qui sont demandées sur le marché mondial”, a souligné M. Ramaphosa. “Nous voulons obtenir la valeur totale pour nos marchandises produites à partir de nos ressources. Cela nécessite un partenariat. Nous espérons que les États-Unis travailleront avec les pays africains, y compris en tant qu’investisseurs, pour fabriquer des produits finis en Afrique et contribuer à diversifier les chaînes d’approvisionnement internationales en minerais essentiels.”
Le président sud-africain a souligné que l’Afrique appréciait ses relations avec les États-Unis, qui constituent le plus grand marché de consommation dans le monde, et qu’elle appréciait la loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA). “L’AGOA est un élément clé dans le commerce entre l’Afrique et les États-Unis au cours des 20 dernières années”, a-t-il remarqué. “Toutefois, le potentiel de cette loi n’est pas pleinement exploité, et elle devrait contribuer à améliorer la situation de nombreux groupes de la population en Afrique.” M. Ramaphosa a annoncé qu’il était favorable à la prolongation de l’AGOA pour une période plus longue.
La loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique a été adoptée aux États-Unis au printemps 2000. Son but consiste à améliorer les relations économiques entre les États-Unis et les pays de l’Afrique subsaharienne. L’AGOA donne maintenant la possibilité à 35 pays africains d’exporter 1.835 types de marchandises vers les États-Unis sans payer de taxe. À leur tour, les États-Unis ont un accès spécial aux matières premières essentielles en Afrique. Selon l’agence Reuters, en 2021, seul 1% des importations américaines provenait des participants à l’AGOA.