Un ancien Premier ministre proche du président sénégalais Macky Sall a déclaré jeudi sa candidature à l’élection présidentielle de 2024, fragilisant le candidat choisi par le chef de l’Etat au sein de la majorité, a appris l’AFP dans un communiqué.
Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, a annoncé en juillet qu’il ne briguerait pas un troisième mandat.
Il a désigné début septembre son Premier ministre Amadou Ba comme candidat de son camp en 2024, prévenant que sa candidature “est la seule est unique candidature” de sa coalition.
Le choix de M. Ba est contesté au sein de la majorité présidentielle puisqu’au moins deux autres figures de ce camp ont depuis présenté leur candidature.
“Oui je suis candidat à l’élection présidentielle du 25 février 2024”, a écrit dans un communiqué Mahammed Boun Abdallah Dionne, 63 ans, ancien Premier ministre et membre de la coalition au pouvoir, qui dit vouloir poursuivre “le rêve d’un Sénégal souverain, industrialisé, inclusif et émergent”.
Mame Boye Diao, directeur de la Caisse des dépôts et consignations et autre membre de la coalition au pouvoir, a déjà déclaré officiellement sa candidature en septembre, avant d’être limogé dans la foulée de son poste.
Le ministre de l’Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye, un des prétendants à l’investiture, a ouvertement déclaré dans la presse locale qu’il ne se désisterait pas. Il a depuis démissionné du gouvernement, sans toutefois officialiser sa candidature.
“Il y en a encore deux ou trois qui pensent être candidats (dans la coalition), c’est leur liberté, c’est leur droit, mais je pense qu’il y aura avant l’élection des discussions qui permettront finalement d’arriver vers une convergence totale”, a déclaré jeudi le président Macky Sall lors d’un entretien avec les médias français RFI et France 24.
“Amadou Ba part avec l’atout que les autres n’ont pas, c’est d’avoir une majorité” et “le soutien du président”, a-t-il estimé.
Une quarantaine de candidatures sont déclarées pour la présidentielle du 25 février 2024. La collecte des parrainages doit commencer fin septembre. Le Conseil constitutionnel validera ou invalidera les candidatures fin décembre.
Avec le renoncement de M. Sall, mais aussi l’incarcération de l’opposant Ousmane Sonko, les Sénégalais sont plongés dans un flou sans précédent quant au nom de leur futur président.