Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu a rejeté l’ultimatum du pouvoir militaire nigérien, qui exige le départ de l’ambassadeur et des 1500 soldats français positionnés sur le territoire du pays sahélien avant lundi 4 septembre.
Dans un entretien publié vendredi soir par le journal Le Figaro, le ministre a réitéré la position française qui ne reconnaît pas le pouvoir militaire nigérien comme autorité étatique, mais le président Mohammed Bazoum, renversé le 26 juillet dernier par les militaires.
“Il n’est pas question de se plier à cette situation de fait, alors que si un président a une légitimité démocratique claire, c’est bien lui”, a souligné le ministre français.
“Pourquoi avons-nous des soldats dans ce pays ? Nous ne dépensons pas l’argent du contribuable français pour des raisons symboliques ou par nostalgie, comme je l’entends parfois. Nous y sommes parce que, malheureusement, cette région du Sahel connaît depuis de nombreuses années une activité terroriste importante. C’est vrai au Burkina Faso, au Mali, au Niger et cette pression s’étend aux frontières du Bénin ou de la Côte d’Ivoire par exemple”, a tenté de faire valoir le ministre pour justifier ce refus d’ultimatum, alors que les tensions restent vives entre Paris et Niamey, depuis le 26 juillet.
Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu a également annoncé la suspension de la coopération militaire entre la France et le Gabon, à la suite du coup d’État de mercredi.
“La France condamne tous les coups de force […] Pour autant, nous ne pouvons pas mettre sur le même plan la situation au Niger, où des militaires illégitimes ont destitué un président légitimement élu, et celle du Gabon, où le mobile avancé par les militaires est précisément le non-respect de la loi électorale et de la Constitution. Car de fait, et, je pèse mes mots, il existe des doutes sur la sincérité des élections dans ce pays”, a estimé le ministre français.
La France dispose au Gabon d’une base militaire permanente — une des quatre bases militaires permanentes en Afrique, avec le Sénégal, Djibouti et la Côte d’Ivoire. La France a effectué plusieurs interventions militaires dans le pays, notamment en 1964 et en 1990 afin de garder au pouvoir Omar Bongo, le père d’Ali Bongo ayant détenu le pouvoir de 1967 à 2009 et auquel son fils Ali Bongo a succédé la même année, avant d’être renversé mercredi 30 août.
Le général Brice Oligui Nguema, chef de la Garde républicaine, acclamé par des centaines de militaires, a été nommé, le même jour, comme président de la Transition.
Anadolu Agency