Des milliers de partisans des autorités issue d’un coup d’Etat au Niger, ont manifesté vendredi près de la base militaire française à Niamey, en scandant des slogans hostiles à la France et à la Cédéao, a rapporté le quotidien français « Le Parisien ».
Ce rassemblement se tient au lendemain du feu vert donné par les dirigeants ouest-africains à une éventuelle opération militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger, au terme d’un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) tenu jeudi à Abuja au Nigeria.
Selon « Le Parisien », les manifestants brandissaient des drapeaux russes et nigériens et scandaient : « A bas la France, à bas la Cédéao ». Ils ont également réaffirmé leur soutien aux militaires qui ont pris le pouvoir au Niger à la faveur d’un coup d’État contre le président Mohamed Bazoum.
Le 26 juillet 2023, un groupe de militaires mené par le général Abdourahamane Tchiani, chef de la Garde présidentielle du Niger, a renversé le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum.
« Nous allons faire partir les Français ! La Cédéao n’est pas indépendante, c’est une manipulation de la France, il y a une influence extérieure », a déclaré Aziz Rabeh Ali, membre d’un syndicat étudiant qui soutient , cité par « Le Parisien ».
Les militaires avaient déjà accusé la France de mettre en œuvre un plan visant à déstabiliser le pays et affirmé qu’un avion militaire français avait violé son espace aérien.
Selon le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (junte militaire, ndlr), Paris chercherait également à monter une opération militaire pour libérer le chef de l’Etat Mohamed Bazoum, en collaboration avec la Cédéao.
Plus tôt ce vendredi, le président ivoirien Alassane Ouattara a fait savoir que la Cédéao avait donné son feu vert pour une intervention militaire au Niger « dans les plus brefs délais ».
Le président ivoirien a indiqué que la Côte d’Ivoire fournirait « un bataillon de 850 à 1 100 hommes, aux côtés du Nigeria et du Bénin notamment, et que d’autres pays les rejoindront », sans donner d’amples détails.
De son côté, Moscou s’est prononcé une nouvelle fois contre toute intervention militaire au Niger, soulignant que le recours à la force provoquera une « forte déstabilisation » de ce pays.
Par voie de communiqué repris par « Le Point », le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré : « Nous pensons qu’une voie militaire de résolution de la crise au Niger pourrait conduire à une confrontation prolongée dans ce pays africain ainsi qu’à une forte déstabilisation de la situation dans l’ensemble de la région du Sahara et du Sahel ».
La France a, pour sa part, exprimé « son plein soutien à l’ensemble des conclusions » de la Cédéao et réitéré « sa ferme condamnation de la tentative de putsch en cours au Niger, ainsi que de la séquestration du président Mohamed Bazoum et de sa famille ».
Le responsable en chef du département d’État des États-Unis, Antony Blinken, a déclaré, quant à lui, que Washington appuie « le leadership et le travail de la Cédéao » pour le « retour à l’ordre constitutionnel » au Niger.
Anadolu Agency