Le président nigérien déchu, Mohamed Bazoum, a appelé, jeudi, dans une tribune diffusée sur le site officiel de la présidence nigérienne, « le gouvernement américain et toute la communauté internationale » à aider le pays à rétablir l’ordre constitutionnel.
« Lutter pour nos valeurs communes, y compris le pluralisme démocratique et le respect de l’État de droit, est le seul moyen de progresser durablement dans la lutte contre la pauvreté et le terrorisme » plaide le dirigeant, toujours détenu par les putschistes.
Indiquant rédiger son texte « en tant qu’otage » il explique que « le Niger est attaqué par une junte militaire qui tente de renverser (la) démocratie » et affirme n’être « que l’un des centaines de citoyens qui ont été emprisonnés arbitrairement et illégalement ».
« Ce coup d’État, lancé contre mon gouvernement par une faction militaire le 26 juillet, n’a aucune justification. Si elle réussit, elle aura des conséquences dévastatrices pour notre pays, notre région et le monde entier » poursuit Mohamed Bazoum qui souligne être « arrivé au pouvoir grâce à des élections démocratiques en 2021 ».
Revenant sur les justifications données par les putschistes pour expliquer le coup d’Etat, il indique que « la situation sécuritaire du Niger s’est considérablement améliorée, facilitée par les partenariats auxquels la junte s’oppose » mais que « l’aide étrangère, qui constitue 40 pour cent (du) budget national, ne sera pas délivrée si le coup d’État réussit ».
« Au sud, où nous faisons face au groupe terroriste Boko Haram, il n’y a presque pas eu d’attaques depuis deux ans, et les réfugiés retournent dans leurs villages. (…) Le nord et l’ouest du pays n’ont pas non plus subi d’attaques majeures depuis que j’ai pris mes fonctions en 2021. Grâce au soutien de nos alliés et à la formation de nos partenaires, y compris la Garde nationale de l’Indiana, le Niger est aujourd’hui le plus sûr qu’il ait été au cours des 15 dernières années » avance Mohamed Bazoum.
Malgré la situation, le président, qui demeure aux mains de la junte, n’annonce pas sa démission et espère encore faire échouer un coup d’Etat pourtant bien entamé.
« Avec une invitation ouverte des comploteurs de coup d’État et de leurs alliés régionaux, toute la région centrale du Sahel pourrait tomber sous l’influence russe via le groupe Wagner, dont le terrorisme brutal a été mis en évidence en Ukraine » met-il en garde avant d’en appeler aux américains et à la communauté internationale.
Rien n’atteste que la tribune a bien été rédigée par Bazoum, ce dernier étant toujours détenus par les militaires.
Cette tribune a été publiée alors que le CNSP (conseil national pour la sauvegarde de la patrie) a annoncé, dans la nuit de jeudi à vendredi, la rupture des accords militaires passés entre la France et le Niger.