Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a répondu aux critiques du président français à l’égard de la présence de la Russie en Afrique, rappelant la politique passée et actuelle de Paris sur le continent africain.
«Cette pensée est vraiment à couper le souffle».
Lors d’un point presse le 28 juin, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, est revenue sur les récents propos d’Emmanuel Macron. Ce dernier avait, lors d’un entretien accordé à plusieurs médias d’Etat en marge du sommet de Paris, accusé la Russie de ne «plus respecter le droit international», d’être une «puissance de déstabilisation de l’Afrique» et «l’une des seules puissances coloniales du XXIe siècle». Des «tirades» que juge «inappropriées» la porte-parole de la diplomatie russe, «étant donné le rôle douteux de la France en Afrique pendant de nombreuses années». «Qui a pillé les ressources naturelles et exporté leurs valeurs culturelles dans ses musées ?», interroge-t-elle. Avant d’ajouter : «Posons ces questions aux Africains».
«La communauté internationale se souvient des pages sales de la politique coloniale de Paris cherchant même aujourd’hui à exploiter les ressources du continent en masquant ses méthodes néocoloniales par des rhétoriques mensongères et un soin prétendu du bien-être des Africains», accuse la diplomate russe. Cette dernière évoque notamment le cas de Mayotte. La rétrocession de cette île, restée dans le giron français suite à un référendum condamné par l’Assemblée générale des Nations unies, est réclamée par l’archipel des Comores depuis près de 50 ans. Les différends opposant la France à Madagascar et à Maurice, respectivement sur les îles Eparses et l’île Tromelin, sont également mis en avant par Maria Zakharova. La diplomate russe a souligné également la participation française à la destruction de l’Etat libyen en 2011, «qui a donné lieu à de nombreux problèmes actuels dans toute la région sahélo-saharienne». La France, dont le départ des troupes a été demandé par plusieurs pays africains ces deux dernières années, accuse régulièrement Moscou de mener un travail de sape des intérêts tricolores via la propagation de fausses informations.
RT France