L’affaire de la femme battue qui scandalise les Nigérians sur les réseaux sociaux

AFP - PIUS UTOMI EKPEI La vidéo d'une femme battue dénonçant les violences de son mari sur Twitter a fait réagir au Nigeria.

Un débat fait rage sur les réseaux sociaux nigérians après une affaire de violence conjugale. Un gouverneur local a organisé la réconciliation publique d’une jeune femme victime des violences répétées avec son mari. Un geste qui a scandalisé bon nombre de personnes.

Dans la vidéo qu’elle a postée sur Twitter, Ifeyinwa Angbo décrit d’une voix calme l’enfer que son mari lui fait vivre depuis le début de leur mariage il y a six ans. Sur sa joue gauche, elle porte des marques de coups violettes et des griffures qui descendent jusqu’à sa lèvre tuméfiée : « Juste parce que je lui ai demandé de faire attention à l’argent, et de ne pas le dépenser pour des femmes, je me suis fait frapper. Il a essayé de m’étrangler. Il s’est assis sur la cicatrice de ma césarienne… »

Pas de condamnation des violences conjugales

L’affaire est parvenue aux oreilles de Samuel Ortom, le gouverneur de l’état de Benue où vit le couple. Mais plutôt que de saisir la justice, celui-ci a organisé une séance de « réconciliation » publique, entre la femme et son mari : « En tant que personne plus âgée et plus expérimentée dans le mariage, j’aimerais que ces jeunes puissent grandir ensemble. »

Devant quelques caméras de la télévision, celui-ci s’est excusé. « Je n’aurais jamais du frapper ma femme. Je m’excuse pour mes réflexes violents, il ne s’agit pas d’un acte délibéré », déclare-t-il. Malgré son visage crispé, sa femme lui a quant à elle accordé son pardon. « Merci pour vos conseils monsieur le gouverneur, et à l’avenir, je souhaite que mon mariage fonctionne. »

Alors que certains estiment que c’est désormais une affaire classée, d’autres ont dénoncé « une institutionnalisation des violences conjugales », qui n’ont absolument pas été dénoncées. Cette scène a scandalisé certains Nigérians horrifiés d’imaginer Ifeyinwa Angbo de nouveau seule avec son bourreau

  Source: Rfi