Washington aurait été au courant des plans de mutinerie de Wagner en Russie

Les responsables du renseignement américain auraient été au courant de la mutinerie orchestrée par Evguéni Prigojine, le chef du groupe paramilitaire Wagner visant à mener une action militaire contre la Russie.

Le New York Times a rapporté, ce dimanche 25 juin, que des responsables du renseignement américain avaient informé les hauts responsables militaires et administratifs plus tôt cette semaine qu’il y avait des signes selon lesquels Prigojine se préparait à agir contre la Russie compte tenu des mouvements du groupe et de l’accumulation d’équipements près de la Russie.
Cependant, les responsables américains ont décidé de garder le silence sur les plans de Prigojine arguant que s’ils avaient dit quoi que ce soit, le président russe Vladimir Poutine aurait pu les accuser d’avoir orchestré un coup d’État, selon le rapport.
Le rapport a en outre souligné qu’il n’était pas clair quand les États-Unis ont pris connaissance des événements imminents en Russie, mais comme une confirmation supplémentaire du complot est arrivée jeudi, les responsables du renseignement ont informé un groupe restreint de dirigeants du Congrès.
On ne sait pas quand les États-Unis ont été informés de ce plan anti-russe, mais selon ce rapport, jeudi 22 juin les responsables du renseignement, après avoir reçu plus d’informations, ont également informé quelques dirigeants du Congrès sur la question.
Dans un message audio publié sur Telegram vendredi, Prigojine a accusé les hauts gradés russes d’avoir lancé des frappes contre ses hommes et a déclaré que « le mal que portent les dirigeants militaires russes doit être arrêté ».
Il avait également affirmé qu’il avait pris le contrôle de la ville méridionale de Rostov-sur-le-Don dans le cadre d’une tentative d’évincer les dirigeants militaires.
Les autorités russes ont rejeté les allégations de frappes aériennes de Prigojine sur ses forces et ont exigé qu’il mette fin aux « actions illégales ».
Les autorités russes ont accusé le chef Wagner d’avoir appelé à une mutinerie armée et ont initialement déclaré qu’elles accusaient Prigojine d’avoir « organisé une rébellion armée » contre Poutine.
Le président russe a réagi aux récentes évolutions. Lors d’une allocution télévisée, Poutine s’adressant à tous les citoyens, aux forces armées, aux forces exécutives ainsi qu’aux forces spéciales, a qualifié la rébellion armée du groupe Wagner comme une « trahison interne » et une « rébellion armée ».
Dans son discours court et tranchant, le président de la Russie a déclaré : « C’est un coup de poignard dans le dos de notre pays et de notre peuple, ce à quoi nous faisons face n’est rien d’autre qu’une trahison, une trahison provoquée par les ambitions démesurées et les intérêts personnels. »
Le Kremlin a également mis en garde les pays occidentaux contre toute tentative d’exploiter la mutinerie armée du groupe Wagner contre Moscou pour leurs « objectifs russophobes ».
Plus tard samedi, Prigojine a ordonné à ses combattants de faire demi-tour de leur marche vers Moscou et de quitter la ville de Rostov-sur-le-Don.
La décision de Prigojine est intervenue après des négociations avec le président biélorusse Alexandre Loukachenko visant à désamorcer la situation.
Les termes semblaient inclure une amnistie pour les forces de Wagner qui avaient pris part à la mutinerie armée contre la Russie.
La Russie a également déclaré qu’une affaire pénale précédemment déposée contre Prigojine avait été abandonnée après qu’il a ordonné à ses forces d’arrêter les combats et de se retirer dans leurs bases.
Le groupe Wagner est une organisation paramilitaire qui combat aux côtés des forces russes en Ukraine.