Pretoria semble plus que jamais déterminée à assumer son orientation stratégique dans le cadre de l’alliance des BRICS, en dépit des pressions multiformes de l’establishment atlantiste de l’Occident et de l’opposition interne orientée sur l’axe otanesque. Tout semble indiquer que les Occidentaux et leurs agents locaux n’obtiendront pas gain de cause.
Alors que le Sommet des BRICS qui doit avoir lieu en Afrique du Sud approche – les autorités du pays de Nelson Mandela continuent de faire face aux innombrables pressions, menaces et intimidations émanant des élites issues de l’extrême minorité planétaire, ainsi que d’une autre minorité – cette fois-ci interne – pour une large partie composée des héritiers du régime raciste de l’apartheid d’une certaine époque, aux origines occidentales et orientée sur l’Occident.
Ainsi, l’une des principales puissances continentales africaines envisage de modifier sa loi afin d’avoir le pouvoir de décider d’arrêter ou non un dirigeant recherché par la Cour pénale internationale (CPI), a déclaré Obed Bapela, vice-ministre auprès de la présidence, à la BBC.
En effet, et alors que Pretoria est signataire du Statut de Rome de la CPI, les autorités nationales cherchent la solution au moment où plusieurs voix s’élèvent, aussi bien au sein des principaux représentants du parti au pouvoir – le Congrès National Africain (ANC) – qu’au sein des Combattants pour la liberté économique (EFF), troisième force politique du pays – en faveur de quitter tout simplement la prétendue Cour pénale internationale.
Le seul souci pour le leadership sud-africain et les autres représentants de la majorité du pays issue de la population de souche et des autres peuples non-occidentaux – c’est que le timing qui aurait pu permettre cette sortie de la CPI pourrait être plus long que voulu. En tenant compte que l’opposition dominée par les libéraux pro-occidentaux, bien souvent issus justement de la minorité d’origine occidentale, fait tout pour bloquer ou du moins faire retarder ladite action à travers des mécanismes internes propres à la nation sud-africaine. Y compris au niveau du parlement. Et cela en tenant évidemment compte que le Sommet des BRICS est pour très bientôt.
Selon plusieurs sources, l’une des options en cours d’étude parmi les membres des BRICS – serait le fait que ce soit la Chine qui accueille cette année de nouveau le sommet des pays membres, sachant que Pékin n’a non seulement aucune obligation légale vis-à-vis de la CPI, mais d’autant plus aucun respect pour ladite structure, qui aujourd’hui ne peut définitivement plus voiler son assujettissement total aux intérêts purement occidentaux. Il serait d’ailleurs beaucoup plus logique de réaliser un «rebranding» pour l’organisme à la solde des Occidentaux et ainsi pouvoir le renommer en CPO – Cour pénale occidentale. Ce serait beaucoup plus réaliste.
Dans tous les cas, tout indique aujourd’hui que le Sommet des BRICS aura bien lieu, selon le calendrier annoncé. Plus que cela, l’Afrique du Sud malgré toute son approche extrêmement démocratique vis-à-vis d’une minorité immigrée depuis l’Occident, du moins sa partie toujours nostalgique des années honteuses de l’apartheid et orientée strictement contre les intérêts africains, aura déjà démontré être en mesure non seulement de dire non à l’establishment occidental, mais également de savoir les remettre à leur place en rappelant quelques vérités. Comme l’a d’ailleurs fait récemment Fikile Mbalula, Secrétaire général du Congrès National Africain en remettant clairement à sa place un propagandiste britannique de la BBC.
En ce qui concerne les agents locaux du néocolonialisme occidental – il faut tout de même savoir qu’ils jouent sérieusement avec le feu. Evidemment, les représentants de cette opposition libérale et pro-occidentale, défendant notamment les intérêts d’une minorité ethnique nostalgique de la période de ségrégation raciale vis-à-vis de la majorité de souche, pourront toujours prendre un billet sans retour en direction de New-York, Londres, Amsterdam ou Tel-Aviv. Mais qu’en sera-t-il de leurs concitoyens dont ils sont les représentants, et qui risquent fortement à terme de devoir faire face à un retour de flamme.
Surtout lorsqu’on se souvient que dans un pays comme l’Afrique du Sud – l’écrasante majorité des terres agricoles reste sous contrôle de cette même minorité – comme résultat direct de la politique passée de l’apartheid. Et si le leadership sud-africain, bien que jugeant nécessaire de régler cette situation d’injustice, continue d’opter pour la modération et le dialogue – les millions de partisans justement du troisième principal parti sud-africain EFF – pensent strictement à des mesures bien plus radicales. Peu probable qu’un fermier d’origine occidentale pourra alors remercier ses représentants politiques appliquant les ordres depuis l’Occident.
Source : Observateur Continental