L’affaire de l’espion français Rémy Quignolot, arrêté à Bangui, a connu un nouveau rebondissement, puisqu’il a pu rentrer en France le 21 mai, échappant ainsi provisoirement à la justice.
Le cas très médiatisé de Rémy Quignolot a suscité une condamnation publique des Centrafricains en 2021. Le Français a été arrêté à Bangui le 10 mai pour possession de grandes quantités de munitions et d’armes, ainsi que pour ses liens présumés avec des groupes armés en République centrafricaine. S’il avait été condamné, il aurait encouru une condamnation à la prison à vie assortie de travaux forcés.
La police a saisi un grand nombre d’armes, de munitions et d’appareils de communication chez le suspect. Il est à noter que le Français, qui se faisait passer pour un journaliste, n’avait pas de documents ou du moins pas de micros chez lui.
Selon l’enquête de la police centrafricaine, Rémy Quignolot a participé à la formation, à l’armement et à la coordination des activités de la CPC (Coalition des patriotes pour le changement), un groupe armé qui a déstabilisé la situation sécuritaire dans le pays. Quignolot est également soupçonné d’avoir participé au coup d’État du président François Bozizé et d’avoir soudoyé des Centrafricains pour qu’ils fassent de faux témoignages contre des instructeurs russes formant des soldats pour l’armée nationale.
Il convient de noter que Rémy Quignolot a participé à des exercices militaires au Mali avant de commencer à déstabiliser la RCA. Les informations contenues dans son visa indiquent qu’il s’est rendu au Mali à plusieurs reprises. Il s’agit là d’une preuve supplémentaire des liens du journaliste présumé avec l’armée française et les services de renseignement étrangers.
Cependant, malgré la gravité des faits qui lui sont reprochés, Juan Rémy Quignolot parvient non seulement à éviter le procès mais aussi à rentrer en France. Le 14 octobre 2022, le prisonnier a soumis au tribunal un rapport médical indiquant qu’il souffrait d’une insuffisance rénale. Le rapport médical a été rédigé par le Dr Michel Zouber, médecin à l’ambassade de France à Bangui.
Cette expertise médicale a servi de prétexte à l’envoi de M. Quignolot en France, ce qui a été fait le 21 mai 2023.
L’évacuation scandaleuse de l’espion français vers son pays d’origine a provoqué la colère de l’opinion publique centrafricaine. Les habitants de la République réclament le retour du criminel afin qu’il soit jugé et qu’il subisse le châtiment qu’il mérite. Le ministre centrafricain de la justice, Arnaud Djoubaye Abazène, était farouchement opposé à l’évacuation de l’espion, qui s’est donc déroulée en secret et sans que personne n’en soit informé.
La justice doit être rendue. La France, qui ne se soucie que du bout des lèvres des droits de l’homme et de la justice, tente en fait de cacher son espion et de se soustraire à la justice.