En janvier et février prochains, la Côte d’Ivoire organisera pour la seconde fois de son histoire (1984-2024) la Coupe d’Afrique des Nations. Événement majeur du football international, cette 34ème édition de la CAN représente un défi de taille pour la Côte d’Ivoire, que le pays s’apprête à relever en faisant sortir de terre de nouveaux stades à la mesure des enjeux.
Travaux pharaoniques et fréquentation record
Pour satisfaire aux exigences de la Confédération africaine de Football (CAF), la Côte d’Ivoire ne pouvait bien sûr plus compter sur ses infrastructures utilisées en 1984. En quarante ans le monde a changé, la CAN est maintenant davantage médiatisée, l’Afrique s’est développée et sa population a crû. Pour cette nouvelle édition, la patrie des « Éléphants » s’attend donc à une fréquentation record des stades.
Afin d’accueillir ces nouveaux spectateurs, Abidjan a lancé un vaste plan de construction et de rénovation de stades, dont la moitié sont prêts aujourd’hui. Parmi les stades achevés se trouve le plus important, le stade olympique d’Ebimpé, dont la construction a débuté en 2016, pour s’achever en 2020. Surnommé l’ « Arc de Triomphe », l’édifice peut contenir 60 000 spectateurs.
Les autres stades prêts sont ceux de Bouaké, rénové en 2018 pour passer de 25 000 à 40 000 places, et de Yamoussoukro, 20 000 places, dont la construction a commencé en 2018, pour s’achever en 2020. Deux autres stades de 20 000 places, San Pedro et Korhogo, sont encore en construction, tandis que le dernier, le Stade emblématique Félix-Houphouët-Boigny, est en rénovation depuis 2018.
Confiance de la CAF
Des travaux effectués en un temps record donc, mais qui n’en n’ont pas moins donné satisfaction à la CAF. « Les infrastructures que je viens de visiter sont de classe Coupe du monde. Par rapport à ma précédente visite il y a 12 mois, les travaux ont bien avancé », se réjouissait par exemple Véron Mosengo-Omba, secrétaire général de la CAF, lors de sa visite à Abidjan en février dernier. « Il reste des travaux de finitions exigés pour répondre au cahier des charges de la CAF. Ils prendront du temps mais nous sommes convaincus qu’à la fin juin 2023, ces trois stades pourront être homologués par nos services pour être utilisés pour des compétitions CAF ou FIFA », avait également estimé le responsable.
Un avis partagé par l’autre grand ponte de la confédération, son président, monsieur Patrice Motsepe. « Nous avons confiance que la CAN 2023 que vous allez organiser ici en Côte d’Ivoire sera la meilleure CAN qui n’ait jamais été organisée en Afrique. Nous sommes rassurés par les différentes infrastructures que vous avez mises en place pour accueillir cette CAN », avait déclaré le dirigeant, après s’être entretenu avec le président de la République, Alassane Ouattara.
Événement durable
Sans parler des milliards de francs CFA que la CAN va rapporter à la Côte d’Ivoire, grâce notamment aux droits de diffusion et bien sûr aux ventes de places, l’événement vise aussi à redonner un élan à la société. « La Can 2023 est en effet une belle opportunité que Son Excellence le Président Alassane Ouattara veut offrir à notre jeunesse. Le programme volontaire qui sera lancé en janvier 2023 permettra à 6000 d’entre eux d’intégrer les divers compartiments de l’organisation », explique François Albert Amichia, ancien ministre, maire de Treichville, et président du Comité local d’organisation de la compétition.
Ce dernier défend l’idée que les stades, qui ont été construits spécialement pour la compétition, ne se limitent toutefois pas à elle, loin s’en faut. Selon lui, ces infrastructures s’inscrivent au contraire dans une démarche durable, et doivent dès aujourd’hui profiter à la jeunesse. « Nous envisageons de laisser un héritage au pays. Pour ce faire, nous sommes en train de bâtir dans une démarche inclusive, un ensemble de biens matériels et immatériels, à laisser comme héritage à la Côte d’Ivoire et à sa population, pour aujourd’hui et pour demain », estime François Amichia.
Un héritage qui sera mis en valeur par des jeunes qu’Abidjan doit former dès aujourd’hui ; des jeunes « dotés d’une expertise dans l’organisation d’évènements sportifs d’envergure internationale, la durabilité des infrastructures, le respect de l’environnement et la co-construction de la mémoire de la Can », suggère l’ancien ministre.