Les combats opposant l’armée régulière soudanaise aux “Forces de soutien rapide” (FSR), se poursuivent mardi au Soudan en dépit d’une trêve qui ne cesse d’être violée, ont rapporté des médias étrangers.
Tandis que la capitale Khartoum est livrée au chaos depuis le 15 avril dernier, jour du déclenchement des hostilités entre l’armée soudanaise fidèle au général Abdel Fattah Al-Burhan et les paramilitaires des FSR, menés par le général Hemedti, la communauté internationale alerte sur une situation humanitaire qui vire à la catastrophe.
Les affrontements à Khartoum et dans d’autres régions du pays, notamment au Darfour (ouest), ont fait au moins 500 morts et plus de 5 000 blessés, selon un bilan officiel qui demeure largement sous-évalué selon plusieurs observateurs.
Une nouvelle trêve a été reconduite dimanche pour 72 heures, alors que les ressortissants étrangers continuent d’être évacués du Soudan et les Soudanais de fuir par milliers vers les pays voisins. Plus de 800 000 personnes chercheront à trouver refuge en Egypte, au Tchad, en Ethiopie ou encore en Centrafrique, selon l’ONU.
Ceux qui ont fait le choix de rester au Soudan, sont contraints d’endurer des pénuries d’eau, d’électricité et de nourriture.
Lors d’une réunion de l’ONU tenue lundi, le coordinateur de l’aide humanitaire au Soudan, Abdou Dieng, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation humanitaire dans le pays, qu’il a qualifiée de “véritable catastrophe”.
De son côté, le président kenyan, William Ruto, a confirmé que la crise a atteint “un niveau catastrophique”. Selon lui, Abdel Fattah Al-Burhan et Hemedti, refusent “d’entendre les appels” de la communauté internationale. Le dirigeant kenyan a appelé à acheminer l’aide humanitaire “avec ou sans cessez-le-feu”.
Washington, par la voix de son chef de la diplomatie, Antony Blinken, a “réitéré le soutien des Etats-Unis aux efforts diplomatiques pour mettre fin au conflit et assurer un accès humanitaire sans entrave”.
Le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths, a été dépêché lundi à Nairobi pour une mission d’urgence. “La situation depuis le 15 avril est catastrophique (…) je suis en route afin d’étudier comment nous pouvons apporter une aide immédiate” aux habitants, a-t-il souligné avant d’ajouter sur Twitter que la “situation humanitaire atteint un point de rupture”.
Les violences et les pillages, perpétrés au Soudan, ont touché les hôpitaux et les organisations humanitaires, dont beaucoup ont suspendu leurs activités.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a exprimé ses craintes quant à l’effondrement du système de santé soudanais, déjà en difficulté avant le début de la crise. Pour l’heure, 16 % des établissements de santé fonctionnent toujours à Khartoum. L’OMS a indiqué toutefois que six conteneurs de matériel médical sont arrivés au Soudan, notamment pour traiter les blessés graves et les patients souffrant de malnutrition aiguë.
Anadolu Agency